25 févr. 2009

Qu'est-ce qu'on fait pour Pâques chérie ?

¡Hola! Super journée hier. En discutant depuis quelques temps avec d'autres voyageurs, nous avons appris que le prix des billets en direction de l'Ile de Paques (Rapa Nui) pour les résidents chiliens est 3 fois moins chers que pour les étrangers ! Nous avons essayé, et réussi la manip d'une rare difficulté technique (3 jours d'essais et de sueurs froides). Nous voici donc avec nos 2 billets en poche pour passer 1 semaine la-bàs du 14 au 21 avril avec 2 guests star !
Nous sommes allés fèter ça dans un bar très sympa ou nous avons pu voir le superbe match Lyon-Barça ! Bref, une bonne journée. Elisa précise que le blog ne saurait se transformer en lieu de commentaire des matchs malgré l'exceptionnelle qualité footballistique de la partie sus nommée.
Pour bien finir, nous avons diné dans la cuisine commune de notre hospedaje en compagnie de 2 couples de vacanciers argentins d'une soixantaine d'années. On a échangé Fernet/coca (ils sont complètement fans ici) contre ratatouille ! Discussion encore vraiment conviviale à parler de leurs vies, leur travail et notre voyage (et de sport bien sur).
Aujourd'hui, location de voiture et départ ce soir pour dormir dans le parc des glaciers et voir inch' Allah le levé de soleil sur le glacier du Perito Moreno.
Quelques nouvelles de nos derniers jours au Chili (diaporama mis à jour). Magnifique rando de 5 jours en autonomie.

C'est parti pour 5 jours

Du pot avec la méteo dans l'ensemble et les conditions physiques du groupe sont au beau fixe (même pas de courbatures), bref le groupe est très content (comme on peut le voir sur la photo ci-dessous) !

En arrière plan le glacier Grey, au premier plan une touriste surexcitée !

Nous avons eu la chance un soir de partager un repas avec un guide du parc qui nous a apris beaucoup de choses sur l'histoire du parc, sur le métier de guide ici, sur les pratiques de l'escalade (Michel, Jean-Louis, Max, Sam, ici, rien n'est équipé, il faut venir avec ses coinceurs et en forme : 12 heures de marche d'approche et 18 heures de grimpe environ) et sur la fréquentation du parc. Par exemple, en raison de la crise il y a cette année beaucoup moins de touristes étrangers (honnêtement ça ne se voit pas vu la fréquentation des sentiers). Le gouvernement a donc fait une grande compagne de promotion de la patagonie au niveau national. Ce qui a porté ses fruits et tellement bien, que 2 campings hyper sommaires ont du être fermés suite à une surfréquentation entrainant saturation des toilettes et des poubelles! Ca nous a juste fait doubler une étape avec en apothéose beaucoup de chance avec la méteo sur la fin pour un lever de soleil sur les Torres del Paine inoubliable ! (Anecdote rigolote, on a quand même trouvé le moyen de rencontrer ce matin là des amis de Pierre-Louis et Emilie, les français rencontrés à Ushuaia et qui vivent en Bolivie).

Ciao les jeunes.

17 févr. 2009

D'un côté à l'autre du détroit de Magellan


Salut à tous, désolés pour la qualité moindre des photos cette fois-ci mais on fait ce qu'on peut avec les logiciels qu'on trouve. On se rend compte que tenir un blog à jour est très agréable mais prend énormément de temps! Tout d'abord, quelques photos de la fin du séjour à Ushuaïa :


Skateboarding spirit represents (Spéciale dédicace à Léo le jeune et Elise)


Les fameux submarino argentins (tu prends du lait chaud, tu prends quelques carrés de chocolat noir, et tu laisses fondre)


Bahia Lapatäia, au fond du parc de Terre de Feu (en indien Yamana, ça veut dire "la baie de la forêt")

La côte est jalonnée de ses petits dômes recouverts de végétation, les "concheros", qui sont des vestiges ("yacimientos") des foyers des indiens Yamanas ayant vécu dans ces latitudes pendant 7000 ans avant l'alcool, les maladies des colons et la surpêche des espèces dont ils se nourrissaient (disparus en 30 ans, de 14 à 16000 fin 19ème s. à 45 en 1914). Ce serait peut-être en raison de ces multiples feux sur la côte que Magellan nomma ainsi la Terre de Feu.



Le campement dans le parc et nos voisins de 2 soirs (grand grèbe et ouettes)





Au sommet du cerro Guanaco (971 m), vue superbe sur le canal Beagle, la baie d'Ushuaïa face à l'île Navarino (à droite, au Chili). 5 minutes de vue, puis neige et rafales de vent nous ont chassé.

Vue vers le sud sur le canal de Beagle et droit devant le détroit de Murray entre les iles chiliennes Navarino (gauche) et Hoste (droite). Le Cap Horn est droit devant à une journée de navigation. Alors Ushuaïa ne serait pas le bout du monde ?
Pour compléter le message précédent, on est arrivés à ce point de vue en même temps qu'un bus de touristes en escale pendant leur croisière en Antarctique (et oui, le Lonely Planet "Antarctique" existe et se trouve partout ici)
Un peu d'aménagement du territoire aussi quand même !

Les castors canadiens ont été introduits au début du 19è et sont aujourd'hui une plaie. Leur impact sur l'écosystème est énorme et hyper visible. Ils te bouffent une fôret en deux deux, pas compliqué. Les barrages transforment rivières et tourbières en lacs et étouffent tous les arbres autour. Et la loutre, originaire d'ici, galère à fond du coup, n'ayant plus son environement.

Nous voici à présent au Chili depuis 3 jours, à Puerto Natales, petite ville aux airs de Scandinavie (maisons en bois super colorées).

Un autre pays, un autre accent, on ne comprend rien (enfin pas trop), un nouveau départ. Contrairement à ce qu'on envisageait, naviguer dans les canaux de la Terre de Feu et du sud du Chili est complètement hors de portée pour nous (prix trop chers, c'est n'importe quoi). Bref, si tu veux naviguer, viens avec ton bateau. On s'est quand-même trouvé pour la suite un plan abordable et qui parait super, mais...à suivre.

Nous sommes arrivés à Puerto Natales par le bus et ferry depuis Ushuaïa, ce qui nous a pris 2 jours au lieu des 12 heures de bus prévues. Nous avons donc plié la tente au camping d'Ushuaïa à 6h du mat' sous un lever de soleil inoubliable, après 3 bonnes heures de sommeil suite à l'invitation de Gustavo, un argentin qu'on a rencontré dans un pub irlandais (pendant une soirée mémorable où on s'est fait offrir des coups par un français qui voulait marquer dignement son passage du cap Horn à la voile).


Gustavo a environ 35 ans, une culture impressionante (littérature, ciné, histoire musique européens notamment) 2 fils de 9 et 7 ans et dirige la petite brasserie artisanale d'Ushuaïa: la Beagle (très bonne bière d'ailleurs), dont il nous a offert un superbe tee-shirt chez lui le dernier soir, autour d'un asado simple et convivial. Discussion variée et profonde entre société et politique (bon, aussi parlé tennis pendant une heure quand même). Ses paroles furent parfois véhémentes envers les gouvernements des Etats-Unis qui ont "assassiné" l'Amérique latine, ou même envers les européens trop bien installés dans leur confort et leur quotidien de consommateur pour regarder ce qu'il se passe ailleurs. Comment juger si Chavez est démocratique ou non, lorsque on a des présidents comme Berlusconi ou Sarkozy ? Cette soirée sans langue de bois (non pas sans gueule de bois) a été vraiment intéressante et nous a ouvert un peu plus les yeux sur les réalités d'ici, comme chaque rencontre que l'on fait. Voyagez, qu'ils disaient, voyagez! On ne veut aucunement lancer une quelconque polémique ici, on livre juste certaines impressions qui nous marquent.

Justement, revenons à nos guanacos et au trajet jusqu'à Puerto Natales : un vent de fou (plus de 50 noeuds) nous bloque 5 heures au détroit de Magellan (traversée au même endroit qu'en descendant, c'est à dire au nord-est de la grande ile de Terre de Feu -Isa désolé, le bus ne s'est pas arrété sur l'estran de San Sebastian, par contre super la côte).






Pendant l'attente nous rencontrons un français marié à une chilienne qui vivent au nord de Santiago qui nous donnent un premier aperçu de ce pays et de ses habitants qui semblent très différents de l'Argentine...à suivre. On traverse donc à la nuit tombée et loupons bien sur la correspondance pour Puerto Natales. On arrive donc comme des fleurs à 00h30 sans argent ni plan. Après 2 minutes 30 de panique, le groupe se ressaisit et quelques hôtels complets plus tard, se couche dans un vrai lit 45 minutes plus tard dans une petite pension comme chez mamie (Joyeuse Saint-Valentin 2009). Le lendemain tôt, de nouveau le bus direction Puerto Natales, petite ville portuaire permettant d'accéder au mythique parc Torres del Paine. La suite au prochain message. Ciao!

5 févr. 2009

Del litoral patagonico hasta Tierra del Fuego

A y est, on est à 3090 kms du centre de la capitale fédérale. 52 heures de bus en 4 fois, de belles rencontres et on s'en est mis plein les yeux. Pendant les 3 quarts du trajet, traversée de la Pampa, comme on se l'imagine: steppe aride totalement désertique. La terre est beige, l'herbe jaune, des petits bosquets (touffes vertes claires de moins de 50 cm) parsèment la plaine.

Le vent et la poussière sont omniprésents. Ça et là en retrait de la route, quelques arbres et éoliennes nous rappellent la présence de l'homme dans les estancias. Pendant tout ce trajet, seuls des groupes de Guanacos (du quechua "wanaku", Lama guanicoe), des nandus (Rhea americana), sont visibles depuis la route ainsi que des troupeaux de moutons (Ovis aries).


A partir de Rio Gallegos (130 000 hab, 40 heures de Buenos Aires, 600 kms d'Ushuaïa), de plus en plus de troupeaux de moutons, chevaux puis vaches. On est impressionés à la fois par la taille gigantesque des parcelles et par le nombre de têtes de bétail (élevage ultra extensif). La Pampa devient moins aride, avec par endroits des petites tourbières. A 1 heure et demie seulement d'Ushuaïa (60 000 hab) sont apparus les premiers arbres, puis carrément la forêt fugienne et les lacs.



Depuis Las Grutas (première étape à 16 heures de BA), il n'y a plus de toits terrasses, et ici en Terre de Feu, le bois et la taule font largement leur apparition dans les constructions.

2 jours de pause dans un camping bien roots à Las Grutas, ville balnéaire de la Patagonie (les plages du nord étant très loin). Impressionés par le monde sur les plages du centre (pas grand monde du côté du camping, et rapide baignade dans l'atlantique sud, youpi ya!).

Puis 6 jours de pause sur et autour de la péninsule de Valdès, lieu mythique pour la reproduction des baleines franches et autres mammifères marins, plus grande péninsule du monde, découverte par Magellan en 1520. Lieu hyper touristique, énormément de nords américains, d'occidentaux (Homo sapiens touristicus ricisimus) et d'argentins (Homo sapiens localensis) aussi quand même. Les excursions étant hors de prix, on a pris l'option voiture de loc pour rester et camper sur la péninsule. Baignade (enfin, trempage de pied pour certaines) sur une plage immense avec un vent de fou. Réveil dans une tente ensablée, n'importe quoi! Tout simplement magnifique niveau faune et paysages côtiers.

Grosses sardines, heu, élephants de mer


Otarie a fourrure (Lobo marino de 2 pelos) : Arctocephalus australis

Manchots de Magellan

Un soir on tombe par hasard sur un concert de folklore argentin un soir à Puerto Madryn : Chaqueño Palavecino (ponchos rouges sur costumes noirs, musique du nord ouest, guitares, chant, accordéons, violon, tambours, on ferme les yeux et on est entre Pays de Galles et Irlande par moment). Tout le monde chante les paroles autour de nous, vraiment marrant et chaleureux. On lit le lendemain dans la presse qu'on était 35 000.

On rencontre Fabienne, Eric et son violon et petit Nans, 3 ans (Olà los Franceses!) avec qui on partage un petit bout de chemin pendant 3-4 jours. Voyage ensemble jusqu'à Rio Gallegos où on partage une chambre de 4, en raison des prix élevés en Patagonie.


Salut à vous 3 si vous lisez ces lignes, dites nous comment s'est passée la suite ?

Enfin, nous a avons traversé le détroit de Magellan escortés par des marsouins (famille Phocoenidae) il y a 3 jours. Depuis nous sommes tranquillement installés au camping d'Ushuaïa. Là franchement depuis on est emerveillé. Gros coup de coeur pour ce camping (ambiance refuge avec campement dans la fôret sur les hauteurs d'Ushuaïa et vue sur la baie).

On revient il y a 3 heures de notre craquage de portefeuille numéro 3 (après Iguazú et Valdès) navigacíon sur le canal de Beagle sur un voilier en compagnie de 3 personnes plus skipper et guide. Temps de fou, le skipper a approché le bateau (moteur coupé) très près des lions de mer (Lobos marinos de un pelo-otaria flavescens) et des cormorans impériaux (Phalacrocorax atriceps). Et là encore, le bruit, et l'odeur...Ballade d'une heure sur l'ile H (au sud des iles Bridges), réserve naturelle. On ne descendra pas plus au sud, mais vraiment moments magiques, jamais observé des oiseaux marins de si près (Grand Labbes Catharacta skua, cormorans de magellan-Phalacrocorax magellanicus , sternes-Sterna hirundinacea). Une pensée à Manu tout là haut par delà le cercle polaire.

Lions de mer (Lobo marino de un pelo): otaria flavescens

On était à 1 km de la frontière maritime avec le Chili (à 2 milles de l'île Navarino pour les 2 connaisseurs toulousains pyreneisto-urbanistico-boutentraings), à 1 jour de navigation du Cap Horn (70 milles; 130 km), et ... au 54º52' sud !

Qué bueno ! Discussion intéressante avec le skipper sur la fréquentation de l'Antartique qui est beaucoup plus importante qu'on ne le pense et qui ne cesse de croitre tout comme le nombre d'accidents et de "mini" marées noires. De plus, avec des pratiques vraiment sympa, les bateaux ayant souvent des zodiaques avec eux qui accostent évidemment n'importe où pour les photos des fortunés "aventuriers" (4 500 dollars la croisières de 8 jours) et qui ne se contentent pas d'observer les baleines mais de les poursuivre dans leur course pour les regarder.

Demain repos (on met les photos si on peut) et organisation de la suite.

PS: on a répondu en vrac sur les commentaires précédents
PS2 : Maman Richard, fais un peu plus simple au prochain commentaire, on avoue qu'on a beau relire le dernier, on n'a rien compris
PS3 : Bravo au Président Moralés pour sa victoire au référendum sur la constitution bolivienne. Avons rencontré Pierre-Louis et Emilie, 2 français vivant en Bolivie qui nous ont hier soir vraiment donné envie de prendre le temps de découvrir ce pays (Emma merci pour la liqueur d'angélique, 2ème fiole finie).

Suerte chicos !