A y est, on est à 3090 kms du centre de la capitale fédérale. 52 heures de bus en 4 fois, de belles rencontres et on s'en est mis plein les yeux. Pendant les 3 quarts du trajet, traversée de la Pampa, comme on se l'imagine: steppe aride totalement désertique. La terre est beige, l'herbe jaune, des petits bosquets (touffes vertes claires de moins de 50 cm) parsèment la plaine.
Le vent et la poussière sont omniprésents. Ça et là en retrait de la route, quelques arbres et éoliennes nous rappellent la présence de l'homme dans les estancias. Pendant tout ce trajet, seuls des groupes de Guanacos (du quechua "wanaku", Lama guanicoe), des nandus (Rhea americana), sont visibles depuis la route ainsi que des troupeaux de moutons (Ovis aries).
A partir de Rio Gallegos (130 000 hab, 40 heures de Buenos Aires, 600 kms d'Ushuaïa), de plus en plus de troupeaux de moutons, chevaux puis vaches. On est impressionés à la fois par la taille gigantesque des parcelles et par le nombre de têtes de bétail (élevage ultra extensif). La Pampa devient moins aride, avec par endroits des petites tourbières. A 1 heure et demie seulement d'Ushuaïa (60 000 hab) sont apparus les premiers arbres, puis carrément la forêt fugienne et les lacs.
Depuis Las Grutas (première étape à 16 heures de BA), il n'y a plus de toits terrasses, et ici en Terre de Feu, le bois et la taule font largement leur apparition dans les constructions.
2 jours de pause dans un camping bien roots à Las Grutas, ville balnéaire de la Patagonie (les plages du nord étant très loin). Impressionés par le monde sur les plages du centre (pas grand monde du côté du camping, et rapide baignade dans l'atlantique sud, youpi ya!).
Puis 6 jours de pause sur et autour de la péninsule de Valdès, lieu mythique pour la reproduction des baleines franches et autres mammifères marins, plus grande péninsule du monde, découverte par Magellan en 1520. Lieu hyper touristique, énormément de nords américains, d'occidentaux (Homo sapiens touristicus ricisimus) et d'argentins (Homo sapiens localensis) aussi quand même. Les excursions étant hors de prix, on a pris l'option voiture de loc pour rester et camper sur la péninsule. Baignade (enfin, trempage de pied pour certaines) sur une plage immense avec un vent de fou. Réveil dans une tente ensablée, n'importe quoi! Tout simplement magnifique niveau faune et paysages côtiers.
Grosses sardines, heu, élephants de mer
Otarie a fourrure (Lobo marino de 2 pelos) : Arctocephalus australis
Manchots de Magellan
Un soir on tombe par hasard sur un concert de folklore argentin un soir à Puerto Madryn : Chaqueño Palavecino (ponchos rouges sur costumes noirs, musique du nord ouest, guitares, chant, accordéons, violon, tambours, on ferme les yeux et on est entre Pays de Galles et Irlande par moment). Tout le monde chante les paroles autour de nous, vraiment marrant et chaleureux. On lit le lendemain dans la presse qu'on était 35 000.
On rencontre Fabienne, Eric et son violon et petit Nans, 3 ans (Olà los Franceses!) avec qui on partage un petit bout de chemin pendant 3-4 jours. Voyage ensemble jusqu'à Rio Gallegos où on partage une chambre de 4, en raison des prix élevés en Patagonie.
Salut à vous 3 si vous lisez ces lignes, dites nous comment s'est passée la suite ?
Enfin, nous a avons traversé le détroit de Magellan escortés par des marsouins (famille Phocoenidae) il y a 3 jours. Depuis nous sommes tranquillement installés au camping d'Ushuaïa. Là franchement depuis on est emerveillé. Gros coup de coeur pour ce camping (ambiance refuge avec campement dans la fôret sur les hauteurs d'Ushuaïa et vue sur la baie).
On revient il y a 3 heures de notre craquage de portefeuille numéro 3 (après Iguazú et Valdès) navigacíon sur le canal de Beagle sur un voilier en compagnie de 3 personnes plus skipper et guide. Temps de fou, le skipper a approché le bateau (moteur coupé) très près des lions de mer (Lobos marinos de un pelo-otaria flavescens) et des cormorans impériaux (Phalacrocorax atriceps). Et là encore, le bruit, et l'odeur...Ballade d'une heure sur l'ile H (au sud des iles Bridges), réserve naturelle. On ne descendra pas plus au sud, mais vraiment moments magiques, jamais observé des oiseaux marins de si près (Grand Labbes Catharacta skua, cormorans de magellan-Phalacrocorax magellanicus , sternes-Sterna hirundinacea). Une pensée à Manu tout là haut par delà le cercle polaire.
Lions de mer (Lobo marino de un pelo): otaria flavescens
On était à 1 km de la frontière maritime avec le Chili (à 2 milles de l'île Navarino pour les 2 connaisseurs toulousains pyreneisto-urbanistico-boutentraings), à 1 jour de navigation du Cap Horn (70 milles; 130 km), et ... au 54º52' sud !
Qué bueno ! Discussion intéressante avec le skipper sur la fréquentation de l'Antartique qui est beaucoup plus importante qu'on ne le pense et qui ne cesse de croitre tout comme le nombre d'accidents et de "mini" marées noires. De plus, avec des pratiques vraiment sympa, les bateaux ayant souvent des zodiaques avec eux qui accostent évidemment n'importe où pour les photos des fortunés "aventuriers" (4 500 dollars la croisières de 8 jours) et qui ne se contentent pas d'observer les baleines mais de les poursuivre dans leur course pour les regarder.
Demain repos (on met les photos si on peut) et organisation de la suite.
PS: on a répondu en vrac sur les commentaires précédents
PS2 : Maman Richard, fais un peu plus simple au prochain commentaire, on avoue qu'on a beau relire le dernier, on n'a rien compris
PS3 : Bravo au Président Moralés pour sa victoire au référendum sur la constitution bolivienne. Avons rencontré Pierre-Louis et Emilie, 2 français vivant en Bolivie qui nous ont hier soir vraiment donné envie de prendre le temps de découvrir ce pays (Emma merci pour la liqueur d'angélique, 2ème fiole finie).
Suerte chicos !