Merci encore pour les commentaires sur le blog qui font toujours plaisir. Quelques nouvelles du front bolivien depuis notre départ d'Uyuni. Avant tout il faut dire qu'on est complètement sous le charme de ce pays qui est à 10 000 lieues de la France voire du Chili et de l'Argentine. Après Uyuni, direction Potosi, toulours sur l'altiplano, où l'on a découvert une toute autre ambiance, moins touristique, ce qui n'est pas pour nous déplaire.
Potosí (250 000 hab environ) la plus haute ville de Bolivie. La ville culmine à 4200m, la Paz pour info, à 3600 m et s'étend jusqu'à 4200 m sur la Paz Alto qui est une ville à part entière aujourd'hui.
On découvre une autre bolivie et on assiste à des scènes parfois très belles, parfois très tristes. Lá, plus qu'á Uyuni, les rues grouillent d'animation, de petits étallages, de vente á la sauvette. En fait il n'y a pas ou quasi pas de supermarchés, tu trouves de tout dans la rue (exemple étallages de piles, de cosmetiques, de DVD, de culottes, vendeuses de jus de fruits frais...).
Notre hotel à Potosi, architecture coloniale dans un ancien couvent de jésuites. Son nom... la compania de Jesus, tout un programme !!
Potosi c'est la ville des mineurs, la ville qui permit à l'Espagne de prospérer à partir du XVIeme siècle et de faire de Potosi une des villes les plus riches du monde à cette époque, plus que Londres et Paris. Pour certains c'est même la ville qui a donné naissance au capitalisme en raison des richesses produites et injectées en Europe. La raison ? L'exploitation du cerro Rico la montagne d'où l'on extrait principalement l'argent mais aussi de l'étain et du zinc. Les moyens ? Des mineur(e)s qui bossent dans des conditions dignes de Germinal, de 10 à 12 heures par jour, sans masque donc qui respirent des gas toxiques : l'espérance de vie est de 40-45 ans aujourd'hui encore. Il est presque inutile d'ajouter qu'il y a des morts dans la mine très régulièrement. Le salaire journalier (ce n'est plus du travail forçé comme à l'époque des espagnols) est d'un peu moins de 1 euro pour les femmes qui trient les pierres et sont payées à la fin du mois en fonction de la quantité amassée. Pour les hommes, c'est 5 euros par jour mais il faut compter égalemement l'achat de sacs de coca (pour supporter) et les batons de dynamite. C'est vrai que quand tu visites les mines tu donnes aux mineurs de la coca ou de la dynamite que ton agence t'aura permis d'acheter, ce qui leur est utile (à court terme...). De plus, 15% du ticket d'entrée dans la mine sont normalement reversés à des structures qui s'occupent d'améliorer les conditions de travail, la santé des mineurs et l'éducation des enfants. Mais bon.... Ayant vu un reportage avant de partir on n'a pas eu du tout envie de visiter les mines, tant pis pour les explications des guides, d'anciens mineurs, qui doivent être très instructives.
Ceci dit, Evo Morales a un projet, fermer la mine à l'exploitation minière et ne l'ouvrir qu'au tourisme en tant que site patrimonial et historique. Pas con, mais le problème c'est que tant qu'il n'y a pas de nouveaux boulots ça ne marchera pas. On comprend pourquoi les mineurs sont opposés à la fermeture (autre problème, ce véritable gruyère géant risque un jour de s'effondrer).
Le hussard sur le toit de Potosi...depuis le couvent San Fransisco. On l'appelle couvent mais c'est une église, la plus vielle de Bolivie (1560 pour le début des travaux)
Outre la mine d'argent, Potosi est aussi une ville à l'architecture incroyablement belle, véritable plaisir pour les pupilles à chaque nouveau coin de rue mais véritable supplice pour les poumons vu l'odeur des gaz d'échappement. Niveau climat, il fait évidemment hyper froid le soir, même au ciné où a du bien s'emmitouffler avec nos bonnets (Slumdog Millionaire, pour rester baignés dans l'extrême pauvreté version Inde...).
Ensuite nous quittons l'altiplano, départ de Potosi pour Sucre, la Capitale constitutionnelle et engueulade avec la nana de la compagnie de bus (on commence à ètre au point). Explication : on achète un billet pour Sucre la veille pour le lendemain et on se pointe au bus tous guillerêts. Lorsqu'on voit que notre bus de 17h30 n'a toujours pas un passager à son bord à 17h40 on va aux infos. Le chauffeur nous dit que le bus part à 18h30, on commence donc à râler et...on se rend compte que notre billet était pour...hier. Quels boulets ces touristes! Elle aussi, elle aurait pu nous préciser la date! Direction l'agence de transport, il s'en suit un dialogue de sourd pendant une demi-heure : elle ne démord pas du fait que l'on a demandé un billet pour la veille et ne veut donc pas nous rembourser et nous ça nous pique bien les fesses de payer à nouveau, les torts étant au moins partagés...Pas de soucis, on va se plaindre auprès de la police du terminal de bus qui nous fait la morale à tous et tranche: cela sera 50-50, on paie une seule nouvelle place (l'agence en perd une aussi). Bref, après 7 heures de Paris-Dakar en Bolivie on arrive à 1h00 du mat' à Sucre où un taxi nous conseille un hotel pas trop cher (de toutes façons à 1h00 du mat' en Bolivie t'a pas trop le choix, tu prends).
Après une session urbaine á Potosi, on a eu envie d'un peu de nature et de se dégourdir les guibolles. On est donc partis pour 3 jours de rando à 60 km à l'ouest de Sucre là où vivent notamment les tisserands Jalq'as, connus pour la qualité de leurs pièces (pour ceux qui s'intéressent aux tissages of course).
C'est pas l'Afrique mais c'était pas mal non plus ! Voila le moyen de transport en commun trés répandu pour se rendre en dehors des villes. C'est n'importe quoi, plus de 60 personnes entassées dans le camion pour 3 heures de piste. Des vieux de 70 ans pliés en 4, des femmes enceintes sur des sacs, des bébés de 2 ans. On a passé le trajet à tenir des cartons qui nous tombaient dessus ou sur les vieux derrière, y a des sacs de coca, de blé, de patates, des packs de sodas, des paquets de PQ... Nous, on a trouvé ça marrant mais pour les paysans Boliviens c'est évidemment leur quotidien pour se rendre à LA ville. C'est vraiment pas commode mais ils semblaient s'en foutre un peu, ils rigolaient, discutaient...On a quand même croisé certains regards assez durs.
Effectivement les tissages sont sublimes et demandent un travail de longue haleine. Cette femme nous a invité chez elle. Elle était toute excitée de nous montrer sa maniére de tisser, courait dans tous les sens et a été chercher son chapeau traditionnel pour l'occasion (sinon elle en avait un en feutre noir pas mal non plus)! Le tissage est sobre, 2 belles couleurs : le rouge et le noir.
Mettre son chapeau sur la tète d'Elisa l'a bien fait marrer
Au retour du troisième jour alors qu'on rentre sur Sucre en camion tout le monde s'arrête á un rassemblement en commémoration de l'assasinat d'un leader indien, Tomas Katari, qui luttait contre les colons espagnols. Très impressionnant, des gens qui arrivent de tous les villages pour l'occas' (là où l'on a dormi, à 4 heures de marche et 1500 m de dénivellé plus bas, les habitants sont partis à 4 heures du mat')! Des drapeaux Quechuas et boliviens partout. En tout cas beau moment, nombreux discours de plusieurs personalités des communautés et du gouvernement, musique et danses traditionnelles. Tous derrière Morales, synonyme de changement pour beaucoup : un peu plus d'aide pour les anciens (200 bol. = 20 euros par mois au dessus de 60 ans ), 200 bol. par an pour les enfants scolarisés, beaucoup de projets d'infrastrures (de toutes facons, il n'y a quasi pas de route asphaltées dans le pays), des projets de développement dans les villages ruraux, valorisation du patrimoine bolivien (redorer l'image de la coca qui n'est pas une drogue, mieux faire connaitre le patrimoine naturel et bati), plus de reconnaissance des natifs...
Une fois revenus à Sucre dans ce " P..... de camion" et bien c'est pareil on fête le bicentenaire du début des luttes en Amérique Latine contre les espagnols. Comme les mouvements de rebellion ont démarré à Sucre (campagnes de Simon Bolivar, du lieutemnant Sucre...) c'est un peu la folie ici. Fanfare pendant une semaine, concerts, danses, théâtre... mais c'est aussi la fête du chocolat, la fête du chorizo, la fête du slip en alpaga (bon ok le dernier non)..un peu tout et n'importe quoi mais surtout une ferveur populaire incroyable autour des incessants défilés. Faut quand même ajouter que Sucre est une ville beaucoup plus riche que Potosi (le Centre de Sucre, car le reste, c'est l'mmense pauvreté, comme ailleurs) et on y voit beaucoup de "blancs" descendants d'européens (de lá á dire qu'il y a un lien...). Voir défiler tous les officiels en costards avec des lunettes de stars, les cheveux gomminés et les bagouzes ça fait un peu bizarre dans le décor bolivien et ça laisse un goùt amer dans la bouche. L'ancien Président (et candidat battu en 2005 par Morales) est en tête du cortège et sert des mains à tout le monde. Ici en revanche tous contre Moralès !
Ci-dessus le défilé de l'école nationale d'abats-jour de Bolivie (l'ENAJB). Ils sont jeunes, ils ne bronchent pas et ils restent des heures comme ça. Et puis...on a quand même vu défiler miss Bolivie, pas mal (voir diapo)! A l'hotel c'était pas mal non plus. Pas cher...tu m'étonnes tous les groupes dormaient ici et se levaient a 4 heures du mat' pour se préparer et défiler a partir de 6h00-7h00. Que bueno !
A part ça Sucre est une ville très belle qui fait penser à Toledo ou l'Andalousie en Espagne. Des cours intérieures partout, de magnifiques portes en bois et des façades toujours blanches. Au niveau climat, c'est vraiment agréable vu qu'on est descendu de l'altiplano pour la vallée, á 2900m.
Le 20 mai nous prenons un bus de nuit pour un nouveau Paris-Dakar en direction de Cochabamba pour y retrouver Pilou et Emilie rencontrés quelques mois plus tôt au camping d'Ushuaia, cool! Pilou fait sa 4ème année d'étude d'archi là-bas et Emilie est bénévole dans une asso' qui s'occupe d'enfants dont les parents sont en prison (leur aventure est en ligne sur la droite de ce blog: un puits d'infos pour une expérience bolivienne vue de l'intérieur!). Cochabamba, 800 000 habitants environ située au nord-est de Sucre dans les vallées á 2700 m d'altitude (soit une ville trés basse en Bolivie !). Sur le trajet, petite pause bouffe dans un boui-boui le long de la route.
Pour répondre à certains qui nous demandent ce qu'on mange, voici une délicieuse soupe de pâtes et de patates (ce que l'on peut observer sur cette image et qui flotte dans l'assiette ce sont des pattes de poulets - pour le goût). Non, honnêtement la nourriture en Bolivie est très bonne même si beaucoup de féculents et de poulets. Le midi typique pour 1 euro c'est la soupe de pâtes et de patates ou de quinoas-légumes puis, le traditionnel poulet riz patates et/ou frites + dessert (par contre, lá, on n'ira pas jusqu'á dire que c'est les rois des desserts, entre la gélatine et les énormes gateaux crémeux sans gout...).
4 jours de repos accueillis comme des rois á Cochabamba, oú on a renoué avec les plaisirs de la belotte et du rugby pour une demi-finale du top 14 (Pilou Emilie sont clermontois et fans de l'ASM : bonne chance pour la finale donc!).
On prend du temps pour nous, recousage de petits trous dans les tee-shirts, premiére diarrhée de Bolivie pour Elisa (que bueno tambien!), des grasses mat', des balades dans les rues d'une ville bien agréable et pas touristique du tout puis la visite d'un petit village bien chouette autour de Cocha, Tarata. Petite ballade guidée par Pilou dans les dédalles de l'immense marché de la Cancha. On a marché 1h30 mais n'avons parcouru que 5% de l'ensemble apparement. C'est simple tu trouves tout de la banane (26 pour 2 bolivianos) au poulet vivant, de la machine á laver au fouet en spirale pour battre la créme, des DVD á 0,80 euro aux écrans plats... Les odeurs sont parfois bien typiques (...) et certaines allées feraient presque devenir clostrophobes ou végétariens, mais évidemment ca vallait le détour. Dans la série "transports en commun" on en a testé un autre, le Trufi = un taxi collectif ou tu montes á 6 ou 7 (plus parfois 2 dans le coffre, quel que soit l'age du passager). Ah oui, un autre type de transport (pas testé celui-lá): les dodges rutilents, comme ci dessous:
Cette escale á Cochabamba nous a plongé dans l'ambiance bordelique de la Bolivie auquelle on s'habitue de plus en plus...et qui nous plait méme beaucoup. Encore un gros merci Pilou et Emilie, á la prochaine...á Toulouse, Clermont au Pérou ou ailleurs. Bon courage Emilie pour ta reprise en France on pensera á toi début juillet. Aller l'ASM ! De toutes facons, il parait qu'á la dixiéme ils la donnent non? ...
En fait, niveau frénesie urbaine la Paz oú l'on est depuis 5 jours, c'est vraiment le summum. Ville hallucinante qui s'étalle sur plus de 700m d'altitude, l'air est quasi irespirable car trop pollué, pour traverser les rues vaut mieux etre bien bien réveillé mais...on adore ! On bloggue ca bientot. Demain rebellote grosse fëte avec défilés de danseurs et musiciens de 6h00 du mat' á 22h et we nuit blanche pour La Paz (que les méres se rassurent, on ne dépassera pas une heure du mat').
Allez...suerte Chicos !
Vite un petit coups d'oeil avant de partir en week end et...surprise de nouvelles photos!! cette fois si ça ressemble beaucoup au Pérou!!on sent bien que vous n'ètes pas loin!!payasages, vètements, couleurs, scènes de villages...hier j'ai regardé le blog de Pilou et Emilie: ils parlent de vote séjour chez eux!!!
RépondreSupprimerJe vous embrasse fort!
salut vous deux!
RépondreSupprimeron s'est replongé ce matin dans votre blog et c'était génial ! vos photos sont vraiment belles!
ça donne envie de voyager. Nous, on revient de quelques jours dans le Mézenc (43).. c'est pas la bolivie mais là-bas, y a que des vaches et des prés fleuris... donc c'est super dépaysant aussi(enfin par rapport à la charente quoi..)!
grosses bises à tous les 2
élisa : fais gaffe à ton bonnet!
mélanie
suis-je bête élisa tu lis les mails du groupe donc tu sais déjà!
RépondreSupprimerUne question : êtes-vous devenus bilingues ?? j'imagine nico gueuler en espagnol..
mélanie
Héhé!
RépondreSupprimerdemain "gran poder" a la Paz... si vous voulez festoyer a la "paceña!, nos potes sont ouverts... Tenez nous au jus donc si vous voulez les voir, mais attention, ca va vous mettre dedans pour la preparation du huayna!
Merci encore de votre visite, et continuez a en profiter! Nous sommes reellement ravis que la Bolivie vous plaise, sorte de patriotisme d'adoption sans doute...
Besos chicos, y disfrutan.
PILOUEMILIE.
PS: que bueno el barbu....
L
Enfin un peu de temps et des ordi digne de ce nom pour faire un ptit tour sur votre blog ! Belle aventure ...
RépondreSupprimerIl nous reste 15 jours pile, profitez, ca file !
sandra et cyril au laos
Ola chicos,
RépondreSupprimerBon j'avoue des fois je regarde que les photos et je lis pas tout... mais des fois je lis aussi qd même.
En tout cas, content de voir que tout se passe bien chez vous.
Ici ça roule aussi, l'été est la, le moi de mai a été génial. Les jours sont super longs maintenant, il fait a peine nuit, je dirai même plutôt pénombre vers 23h30, et il commence a refaire jour vers 1h00 du mat'!!!! Genial pour les barbec', mais un peu perturbant pour le sommeil.
Biz
Une nouvelle photo dans "c'est qui nous?"...il doit y avoir un nouveau diaporama en cours..!!!!chic!!!.j'ai appris hier par ta Maman, Elisa, que vous aviez fait des prouesses en haut des cimes!!!!
RépondreSupprimerHola amigos,
RépondreSupprimerSuper vos photos ! Pour sur, vous allez vous regaler en Bolivie. A ce propos, si vous avez un peu de temps a "perdre" dans les cyber café, il y a tout une serie d'emissions sur la Bolivie qui est passée en juin sur la-bas si j'y suis. Vous pouvez les ecoutez sur le site http://www.la-bas.org/archives-browser/
En particulier il y a eu une emission speciale sur Potosi qui m'a trop fait penser a ce que vous avez ecrit sur la ville...
Hasta pronto chicos !!
Leo
ola ola !!! como esta ??
RépondreSupprimerEnfin un moment pour venir voir votre blogue... j'avoue l'avoir un peu deserté ces tps ci... j'en suis navré...
En tt cas vraiment de magnifiques photos !! (élisa le chapeau te va super bien !! Nico pourrais tu nous faire une démo d'enguelage ?? lol)
En tt cas ici tt va bien, et a priori il en va de mm pour vous !!!
Bientot un nouveau mail ac pleins pleins pleins de nouvelles (très bonnes nouvelles) !!!
Gros bisous !!!