28 sept. 2009

De la Capitale aux mangroves

Dernier jour en Equateur pour nous. Demain une nouvelle frontière et pas n'importe laquelle, on est excités comme des puces, soyons francs. Un poil d'appréhension aussi car les relations entre l'Equateur et la Colombie sont tendues, mais bon, on s'est renseigné et ça devrait passer sans soucis.


Après maintenant près de 4 semaines passées dans ce petit pays qu'est l'Equateur, on commence un peu à comprendre certaines choses sur le pays, son fonctionnement, sa politique, ses habitants. En tous cas on est constamment surpris et sous le charme de ce pays 2 fois plus petit que la France mais doté d'une grande diversité de paysages et de cultures. Etonnés aussi par la modernité des villes. Pour ce qui est des campagnes, c'est une autre histoire. On le voit depuis le début du voyage, il y a une énorme différence de modernisation entre les villes et les campagnes, un contraste vraiment important, deux mondes. On s'est sentis par moment en Equateur et au Pérou dans des ambiances similaires à la Bolivie, par l'isolement extême de certaines communautés. Ici on a donc roulé sur des routes asphaltées impeccables par endroits, en terre et complètement défoncées ailleurs. Dans les villes importantes qu'on a visité (Loja et Cuenca au sud, Quito et Latacunga au centre, Otavalo et Ibarra au nord) l'ambiance "d'à peu près fini" contraste vraiment avec ce qu'on avait pu voir au Pérou ou en Bolivie: trottoirs, plantations, passages pour handicapés etc...


QUITO

La Capitale mais deuxième ville du pays avec 1,5 millions d'habitants, 2ème Capitale la plus haute du monde après la Paz (question à 100 points, la 3ème ?). La ville est vraiment agréable et nous plait bien (il nous semble bien qu'on pourrait y vivre par exemple). Une Capitale divisée en 2: Quito moderne et Quito colonial, 2 quartiers déconnectés l'un de l'autre et qui fonctionnent de manière autonome l'un par rapport à l'autre (bon, avouons le, il y a quand mème un trolleybus qui relie les deux). C'est très simple, un quartier pour faire ses achats la journée et un quartier pour sortir le soir. Le premier soir on cherche un endroit pour manger un bout dans le Quito ancien, résultat pas un chat et surtout pas un sandwich.

Quito moderne le soir: photo floue et moche, mais c'est pour donner une idée de l'ambiance !

Le lendemain Quito moderne, hallucinant, des bars à perte de vue, des restos branchouille, ambiances DJ sur les places publiques et musique à fond ! Notre hôtel l'Auberge Inn très convivial est situé entre les 2 quartiers de Quito. On retrouve l'ambiance de l'hôtel à Huaraz au Pérou (mais sans la terasse) qu'on a tant aimé.



La plaza Santo Domingo, Quito colonial
En arpentant les rues on monte à un beau point de vue dans un parc saluer la vierge (jamais très loin, fort heureusement pour notre salut) et voir cette ville s'étendre sur les versants des montagnes. Très belle vue également sur le Cotopaxi, le grand volcan. On nous met en garde une fois en bas en nous disant houla faut pas rester là muy peligroso (très dangereux) euh, cette fois je crois que c'était vrai mais heureusement RAS !
Quito n'est pas le site de la Paz entre 3600m et 4100m sur les pentes d'un canyon mais le site est quand même impressionnant. Une Capitale dans la montagne avec un super système de transport. Pas de métro, pas de tramway mais 3 lignes de trolleybus qui fonctionnent très bien (même si les conducteurs se croient dans une course de Formule 1, des frâlés) !

Le Quito colonial ressemble complètement à une ville d'Espagne, en moins animé le soir (en fait, il n'y a pas d'animation du tout après 21h, c'est bizarre). On flâne avec plaisir dans cette ambiance détendue et deux soirs on profite d'un festival de jazz gratos en plein air sur la place du théatre (petite pensée pour Max)...ouh que ça fait du bien d'entendre autre chose que la cumbia ou les fanfares de temps en temps...

UN POINT POLITICO-POLITIQUE

Pendant le festival à la terrasse d'un café petite discution avec une française, Laeticia, mariée à un équatorien qui vit à Quito et bosse dans une association humanitaire. Son mari est conseiller auprès de Rafael Correa, Mr le Président. Vraiment intéressant pour nous d'avoir un nouveau point de vue. On avait, avant de venir l'image d'un Président situé politiquement à droite ou centre-droite (ah les à prioris) en fait il est clairement à gauche sans doute entre un Chavez au Vénezuela et un Lula au Brésil. En tout cas le jeune (46 ans, économiste) Rafaaaaaa' (beaucoup craquent pour son beau sourire) parle de révolution citoyenne (plus d'infos dans le blog d'un journaliste qu'on a trouvé vraiment intéressant et dont on a mit le lien à droite de notre modeste blog). Selon Laeticia en tout cas malgré un populisme indéniable, bilan plutôt positif pour Correa. Un début d'éducation gratuite, d'accès à la santé gratuit également, de gros efforts de modernisation en terme d'accès à l'eau, d'assainissement... Elu en 2006 avec près de 57% des voix sous le mouvement Alianza Pais (alliance, et non "parti", qui réunit différents courants de gauche) il est opposé au traité de libre-échange (TLC) avec les États-Unis et soutient une plus grande participation de l’État en ce qui concerne l’exploitation du pétrole et la gestion des ressources pétrolières. En juin 2008, une nouvelle Constitution a été approuvée par l’Assemblée nationale constituante. Cette nouvelle Constitution, qui représente LE projet du début de mandat de Correa, est d’après lui le moyen d’enterrer le modèle néo-libéral appliqué par ses prédécesseurs. Cette Constitution renforce les pouvoirs présidentiels en particulier dans les domaines économiques et monétaires (secteur énergétique, télécommunication, mines, eau). Il inscrit dans la nouvelle Constitution le droit de vote à TOUTES les élections (même présidentielles) pour les étrangers résidants dans le pays depuis plus de 5 ans (hallucinant, mème au niveau mondial), et inscrit le Quechua et le Shuar (les Suars étaient appelés les Jivaros avant) au statut de langues officielles. Correa a par ailleurs annoncé la diminution par 2 de son salaire ainsi que la diminution des salaires des hauts fonctionnaires équatoriens. Il est également opposé à la dollarisation de la monnaie du pays (il y a quelques années pour faire face à une grave crise économique le pays a abandonné sa monnaie, le Sucre, pour le Dollar). En tous cas, exploit de Rafael Correa en avril de cette année : se faire réélire! (pendant 10 ans, 7 Présidents plutôt pas très nets se sont succèdés. Aucun n'a finit son mandat! Le sport national ici, c'est "Votar y botar" = "voter et jeter", ou virer; il y en a même un qui s'est fait élire 5 fois et virer 5 fois dans les 50 dernières années).

Ceci dit, évidemment soyons prudents dans le "bilan positif" : pas mal de manifestations en ce moment dans le pays, les profs et les étudiants depuis 9 jours maintenant et de nombreuses communautés dans l'Amazonie et la Sierra (on a vu hier des images de Zumbahua, où on était il y a quelques temps, Léo c'était très impressionnant: la place bondée de monde venu protester). Enormément de monde qui se réunit et manifeste partout, ici les gens ne semblent pas vraiment se laisser faire.

Par ailleurs (on arrête après) il y a quelques mois Correa était accusé d'avoir financé une partie de sa campagne avec des fonds provenants des Farcs, rien que ça. Encore une fois donc, il y a du bon et du mauvais dans tout. La politique en Amerique du sud est passionnante mais complexe, on s'y intéresse beaucoup mais malheureusement on n'a pas encore tout bien compris et on n'est toujours pas bilingues (oui, mais qu' est-ce qu'on fiche, on se le demande?)...on livre ici juste quelques trucs qu'on a trouvé interessants. Et on ne parlera pas de Chavez (se tenait le week-end dernier au Vénézuela la seconde rencontre des Présidents des pays d'Amérique du sud et d'Afrique, et on en a entendu des énormes hier à la télé de la bouche de Chavez) !


OTAVALO ET SES ENVIRONS

Les marchés
Après Quito, direction le nord, toujours par la panaméricaine, pour Otavalo (2500m), ville de 44 000 habitants agréable, très réputée pour son marché. Les guides présentent souvent Otavalo comme le plus beau marché d'Amerique Latine. Le plus le plus...toujours le plus, on n'en sait rien et puis le plus beau marché du monde c'est pas le marché de la Croix-Rousse ? En tout cas le marché alimentaire est vraiment chouette et le marché artisanal fait un peu "business is business" mais...on va sûrement acheter un truc ou 2 au retour genre 35 kilos, quand on repassera par Otavalo (on est obligés de repartir en France depuis le sud de l'Equateur donc on repassera par là en redescendant à Guayaquil en bus) !

Les p'tits déj' au marché alimentaire d'Otavalo

Les indiens Otavalo nous ont impressioné par leur classe. Pantacourt blanc, poncho bleu marine, chapeau en feutre sur une natte impeccable pour les hommes (les petits aussi ont les cheveux longs). Chemise blanche brodée et robe bleu marine fendue, laissant voir une jupe blanche en dessous pour les femmes.


Pour tout le monde, c'est espadrilles (en plus ouvert) aux pieds. Le nombre de gens en habit traditionnel est impressionant. Pour la première fois on ressent vraiment la transition entre modernité et tradition, en voyant par exemple voir rouler dans des grosses bagnoles brillantes des gens en habit traditionnel (les Otavalos sont connus pour s'être très très bien adaptés à certains aspects de la vie d'aujourd'hui, en faisant notamment des marges énormes sur la vente de leur artisanat - bien sùr à Otavalo, on peut trouver des pulls en alpaga avec des portraits de Bob Marley).

Beaucoup de choses à faire dans les alentours d'Otavalo. D'abord ballade autour de la lagune Cuicocha où l'on rencontre un israëlien très sympa avec qui on passe la journée et la soirée.


La laguna Cuicocha

La forêt équatoriale et l'école d'Azabi
Et puis une magnifique rando de 2 jours (ahh ça faisait longtemps ça fait du bien, le pied est guéri) dans une ambiance de forêt équatoriale d'altitude (2700 à 1900m). On commence par louper un bus. Alors là, c'est le deuxième qu'on loupe en Equateur (et depuis le début du voyage); tellement habitués à partir en retard qu'on s'est fait avoir deux fois ici en arrivant à l'heure pile. Ils ont quand mème fait un "plan national de ponctualité" ici il y a quelques années, ça ne rigole plus.


Du coup, on arrive un peu tard au point de départ de la balade du premier jour (17h, plein brouillard de montagne, 1h30 de marche pour rejoindre Azabi, le village qu'on vise, la nuit qui tombe à 18h30, bref, que bueno no mas!). Advienne que pourra, mais on sait de toutes façons qu'on ne mourra pas de faim dans la campagne, il y aura forcément des gens. On espère pouvoir dormir dans l'école ou chez l'habitant. On part sans tente cette fois.

La lumière de fin de journée éclaire les versants des montagnes et offre des couleurs bien chouettes.

On arrive à Azabi à la tombée du jour. L'école ne peut pas se louper, le village étant constitué d'une maison et de l'école (le reste des habitants est dispersé dans la vallée) . Nous sommes très gentillement accueillis par Margot, l'institutrice (petite pensée pour Margaux Herady). On installe notre lit euh...notre duvet nada mas par terre dans une classe et on partage la soirée et un repas avec Margot et Carlos, employé pour 2 mois pour des travaux de rénovation (il vient de finir le nouveau bâtiment, dans lequel on dormira, puis doit tranformer l'ancienne école en réfectoire et refaire le sol de la cours). Ce soir c'est nous qui cuisinons...
Autour d'un maté de coca (le dernier?)

La grosse blague de la soirée a été sans hésiter quand on leur a proposé de finir ensemble la coca qui nous restait (un ptit maté après le repas, rien de mieux) pour la digestion: persuadés qu'on voulait les droguer! Aucune consommation de coca en Equateur...du coup ça a donné un fou rire pendant 10 minutes, n'importe quoi, enfin ils ont quand même bien aimé!

Une nuit dans une des deux salles de classe

Le lendemain nous sommes joyeusement réveillés à...5h00 par la musique à fond de nos voisins qui attaquent le boulot à 6h30, que bueno no mas tambien!! De toutes façons on a fait une croix sur les grasses mat' et on ne se souvient plus du jour où on s'est réveillé après 7h depuis des mois, en raison d'une insonorisation inexistante dans la plupart des bàtiments d'Amérique du sud (au risque de nous mettre les lecteurs architectes de Bolivie, spécialistes du domaine, à dos).

Petit dèj tous les 4 puis on assiste à l'arrivée de 45 enfants de 5 à 12 ans (un élève a mème 16 ans cette année). Tout le monde en bottes malgré la très forte chaleur. Certains habitent à une heure de marche. Il y a aussi les petits frères de 3 ou 4 ans (8 ou 9 enfants par familles est un nombre très souvent atteint) qui accompagnent les autres et restent aussi dans la classe. La classe démarre par un moment d'un autre temps: regroupement dans la cour et exercice physique puis chant de l'hymne national. Ensuite on dit ou plutôt on hurle "bonjour maitresse" à 45 voix. Quand Margot nous présente et qu'on commence à parler un peu, après avoir dit "bonjour", le "bueno dìas" à 45 voix nous prend un peu aux trippes. On leur explique un peu ce qu'on fait là (d'ailleurs qu'est-ce qu'on fait là après tout? y a-t-il un intérêt à passer en coup de vent comme ça? la limite entre découverte et voyeurisme est ténue...on n'a pas de réponse), on leur parle de notre pays, de nos familles, de comment ça marche l'école chez nous. Devant nous des grands yeux équarquillés, quelques sourires, beaucoup de timidité.

Pour la classe en intérieur, les 7 niveaux sont divisés en deux groupes, le niveau sonore dans le nouveau bâtiment impressionant.

Dans la classe des petits

Au bout d'une heure de maths pour les grands et de "je différencie le haut et le bas et les parties de mon corps" pour les petits, tout le monde court sur le terrain plus bas pour se défouler, l'occasion pour nous de proposer un bon vieux ballon prisonnier (tout le monde se souvient de s'être pris au moins une fois le ballon en pleine face, mais il est bien ce jeu quand même) suivi de l'incontournable foot auquel on ne peut pas couper (l'équipe d'Elisa, qui a fait des arrêts incroyables, gagne).

Echanges évidement très chouettes avec Margot et Carlos et moments bien sympas avec les petits quoique dans l'ensemble extrêmement timides, mais cela a été pour nous également bien triste d'entendre les difficultés (voir le désespoir) de la vie de Margot, qui nous a bien fait relativiser le fameux "bilan positif" de Correa, évoqué plus haut. Elle est originaire d'Otavalo, à 1h30 de bus puis autant de marche d'Azabi, a la quarantaine et 3 enfants dont les deux plus grandes font des études de médecine et d'école d'infirmière. Il y a 5 ans, on l'a obligé à venir enseigner dans cette communauté d'Azabi (si tu refuses, on te vire). Au début ils étaient 3 instits pour la cinquantaine d'enfants, puis 2 après un départ en retraite, puis une quand sa collègue a démissionné en raison de la distance. Elle ne voit sa famille que le we et parfois moins lors de la saison humide (c'est la fin de la saison sèche en ce moment) quand les routes sont coupées en raison des coulées de boues qui détruisent la route. Elle bataille donc à chaque rentrée pour qu'on lui envoie un assistant, car elle doit s'occuper toute seule des 45 enfants répartis sur 7 niveaux, doit faire le ménage dans l'école et gérer les petits soucis de la communauté. L'an dernier l'assistant n'est arrivé qu'en février...cette année elle n'a pas d'infos claires non plus. Cependant elle ne baisse pas les bras, car comme elle dit, depuis toute petite elle voulait faire institutrice, par contre on l'a senti un peu à bout. On vient de développer plusieurs photos qu'on s'apprête à leur envoyer avec un petit mot d'encouragement pour Margot, mais ceci nous parait bien peu...on a envie de rester 6 mois plutòt pour lui donner un coup de main et la décharger un peu.

Les 45 élèves de Margot dans l'école d'Azabí

Transport scolaire à Apuela un village à quelques heures de marche d'Azabi


UN TRAIN PAS COMME LES AUTRES

Super moment dans les environs d'Ibarra (100 000 habitants) ville agréable encore plus au nord, quasiment à la frontière avec la Colombie (en fait les villes sont plutòt agréables en Equateur so far). D'Ibarra on pensait filer direct en bus pour San Lorenzo, à 200 kms, à l'extrême Nord Ouest du pays, mais on apprend que l'autoferro, le train (en fait un bus monté sur rails) qui reliait historiquement ces 2 villes et détruit il y a quelques années par des pluies et coulées de boue lors d'un El Niño particulièrement ravageur, est ré-ouvert sur une petite partie du trajet (les premiers 50 kms). Vamos!

Ce train est connu pour la difficulté de réalisation de la voie de chemin de fer, très étroit, avec des tunnels à la pelles, des passages à flanc de montagne et des ponts très étroits et assez aériens... En tous cas on s'est régalé.

Du coup on dort un nuit de plus à Ibarra, ce qui donne l'ocassion à Nico de creuser son avance au Yam et de vivre en direct live une scène bien kitch...la finale d'un concours de chant. Ca vallait bien le détour !


SAN LORENZO : UN AUTRE PAYS DANS LE PAYS

Trajet éprouvant pour arriver à San Lorenzo. De là nous ne sommes qu'à quelques kilomètres de la Colombie, mais on décide de passer la frontière plus tard en revenant à Ibarra, pour entrer en Colombie par la panaméricaine, axe sùr. Entassés dans le bus à éviter les machette des gens qui reviennent des champs (le bus est bondé et le chauffeur conduit à fond et par à-coups, un vrai bonheur) et surtout à supporter une chaleur à crever. A la fin on était tous les 2 limite. Bref, arrivés à destination, on est tout de suite pris par une ambiance nouvelle. Sensation d'être dans un autre pays, une atmosphère qu'on ne connait pas. San Lorenzo, 15 000 habitants, est une ville littérallement défoncée, très pauvre, où il n'y pas un blanc, pas un gringo, que des blacks. Descendants des esclaves amenés en Amerique du sud ils ont peuplé cette partie de l'Equateur.


Dans une rue de San Lorenzo
On sent les regards curieux se poser sur nous. Ce sera comme ça pendant 4 jours. On voit surtout rapidement une gentillesse incroyable et des gens qui nous sourient et nous parlent assez facilement. Bref, rien que du bonheur, même si on se sent tous petits au milieu de ces grands hyper baraqués! Bizarrement quand un truc nous énerve ou se passe moyen on râle un peu moins... On se trouve un très bon hôtel avec moustiquaire trouée, cloison épaisse comme du papier à rouler mais avec un ventilateur 3 vitesses et télé avec 10 000 chaines (hier soir Le pont de la rivière Kwaï -en ce moment on se fait pas mal de classiques du ciné, c'est rénial). Le premier soir petite balade sur la jetée. Les gens trainent, pêchent, reviennent des îles autour, on sent un rythme tranquille...


En face de la jetée, il y a aussi les maisons sur pilotis insalubres, l'autre quartier de San Lorenzo. Dur. Le soleil descend doucement et les couleurs sont magnifiques sur la mangrove au loin. La ville est située sur la côte dans un delta occupé par beaucoup d'ìles à la végétation très dense, bordées de palétuviers. On se sent vraiment au bout du monde ici.

Depuis la jetée de San Lorenzo

On voulait se balader dans les magroves plus au sud mais le seul moyen semble être via des "tours", trop chers et qui ne nous intéressent plus (pas vraiment d'office de tourisme ici !!). En discutant avec un gars qui tient une agence de transport, on peut en revanche prendre les bateaux qui servent de transport en commun ici pour se rendre sur une île à 5 km seulement de la Colombie, le long du Pacifique, pour pas cher (3 dollars aller). Là-bas un village de pêcheurs et apparement une superbe plage: idéal pour une bonne journée. Vamos! Départ 7h15 (de toutes façon impossible de dormir plus tard que 6h30 avec ce b..... ambiant. Ahhhhh. Ok on radote). Le chargement de la barque à moteur est du grand n'importe quoi: des sacs de fruits et légumes, des caisses de je ne sais pas trop quoi, des bassines entassées sur des glacières en polystyrène pleines de glaces, tous les passagers serrés comme des boliviens dans le bateau. C'est parti pour 1 heure de navigation avec une escale dans un village sur pilotis puis on arrive à Playa el Cauchal; 350 habitants. Après une petite discussion avec une dame, Consuelo, puis un pêcheur, on part se ballader sur la côte. Chouette moment avec une bonne baignade dans le Pacifique, personne sur la plage si ce n'est les habitants qui partent dans les plantations de bananes machette à la main.

On se promène sur la belle plage si ce n'est derrière nous à 25 mètres la laisse de mer qui nous rappelle que nous sommes bien dans l'ère du plastique et du n'importe quoi. No comment.

Le village d'El Cauchal, à quelques kilomètres de la Colombie, le long du Pacifique
Retour au village dont on fait le tour (1minute 34 secondes) pour rejoindre le comedor (la cantine du village) où on avait commandé un almuerzo. C'est une maison haute sur piloti composée d'une pièce avec 4 lits superposés, un petit coin bar à l'entrée derrière lequelle les plats mijotent, puis une table et 4 chaises. Délicieux poisson dans sa sauce Coco. On discute avec la cuisinière et quelques personnes qui déjeunent avec nous, du village et de son fonctionnement. Là aussi on se demande un peu se qu'on fait là. On apprécie énormement d'être ici mais la limite est encore très étroite entre découverte et voyeurisme...ok on radote encore. On rencontre à nouveau la femme qui nous a abordé à notre arrivée, Consuelo, qui nous invite à passer chez elle. Elle tient sa petite fille de 18 jours dans les bras qui vient d'arriver aujourd'hui par le bateau sur l'île, son 1er jour chez elle. Consuelo nous demande de lui écrire plusieurs prénoms étrangers, français de préférence, la petite n'en a pas encore. Elle nous demande de prendre une photo, puis d'autres, les enfants sont complètement sûr-excités.

Consuelo et ses petits enfants à El Cauchal

On vient de les faire développer et de les leur faire passer par le bateau de ce matin. Là aussi c'est un bien maigre cadeau mais sans doute mieux que rien. (Prochain voyage c'est sûr, on enmène un polaroïd, il doit bien en rester quelque part).

Le lendemain c'est flânerie (flânage? flânement?) dans San Lorenzo, on apprécie les jus de fruits, la nonchalence des habitants, le rythme qui coule à une autre vitesse, puis les discussions sur le trottoirs le soir à la "fraiche".

Aujourd'hui nous sommes de retour à Ibarra d'où l'on rédige cet article. C'est jour ferié ici et ce soir c'est fête, ça tout le monde nous le dit mais impossible de savoir quoi, ni où, on se doute du bide total d'ailleurs... On verra bien. Demain passage de frontière, cap sur la Colombie, que bueno !

Merci pour les derniers commentaires, on vous embrasse...suerte chicos.

19 sept. 2009

Derniers moments dans l'hémisphère sud...ou pas

ON A MARCHÉ SUR LA LIGNE
A y est, bouclés les 54º52' depuis Ushuaïa (enfin depuis une petite ile plus au sud sur le canal de Beagle). Hier après-midi. Alors c'est tout, ça s'arrèterait là, ce serait déjà fini? pfff...en fait on est bien là, pas encore envie de rentrer. On n'a pas pu s'empêcher d'aller marquer le coup en allant voir le monument qui matérialise l'emplacement de la ligne de l'Equateur (et qui rend aussi hommage à l'expédition scientifique française menée par La Condamine -avec d'autres scientifiques dont Jussieu, pour les amis botanistes historiens- en 1736 dont l'objectif était de mesurer la longueur d'un arc de méridien et de vérifier la théorie de Newton selon laquelle la terre n'était pas une boule absolue). Monument moche dans un site à la Disneyland mais musée vraiment intéressant sur la diversité ethnique de l'Equateur, sur la géographie du pays, les expéditions scientifiques vaut le détour. D'ailleurs on a appris là-bas (donc on se la ramène un peu maintenant, du coup) que c'est lors de cette expédition que La Condamine a proposé le mètre comme unité de mesure de référence (la distance effectuée par un pendule en une seconde, à l'Equateur). On a hésité à mettre ici l'explication par quelques équations mathématiques simples et autres schémas enfantins illustrant les constellations ou la triangulation qu'ils ont utilisées pour tous leurs calculs mais on s'est dit que tout ceci était vraiment d'une évidence...

LES NOUVELLES DU FRONT : 66 DEGRES ? ...ET AUTRES BONNES NOUVELLES
Alors d'abord, il faut savoir que j'ai (Elisa) des cheveux blancs, ça y est. Pas un ni deux, mais véritablement "des", donc une page se tourne et je tiens à le faire partager. Autre nouvelle : comme cela faisait longtemps que ça nous demangeait, on s'est décidé à modifier un peu les plans : on est sorti il y a deux jours du bureau de Lan Airlines à Quito avec le sourire qui va bien. Après une semaine d'arrachage de cheveux, blancs ou non, par téléphone ou en direct avec Lan, enfin réussi à repousser les billets retour en France d'un mois. L'idée de relier les deux extrémités du continent d'Amérique du sud (66 degrés de latitude en tout, à quelques minutes de degrés près, d'où le lifting du titre du blog) nous a pris et on y pensait de plus en plus depuis quasi 4 mois (le point le plus au nord du continent est en Colombie). Ayant rencontré plusieurs voyageurs nous mettant l'eau à la bouche concernant la Colombie, on craque, évidement, on ne va pas revenir ici tous les week-ends. Les zones dangereuses existent bien sùr, mais le pays semble mille fois plus accessible qu'on ne le lit dans les journaux ou surtout qu'on ne le voit à la télé (comme d'hab?). Et on a la chance d'avoir un super point de chute à Cali (Anamaria, merci vraiment pour le contact de tes parents), idéal pour prendre nos marques dans ce nouveau pays. Après c'est sùr, on rentre (quoique...Cuba, le Guatemala?). Non, sérieux, on sera donc de retour dans la ville rose le 4 novembre à 22h10, avec probablement une grosse envie de revoir les uns et les autres! A bientôt donc et préparez les canapés dans vos salons, il y aura peut-être du squattage en 2009-2010...

Troisième chose, c'est que Nico a été contacté par son ancien boulot (l'agence d'urbanisme de Toulouse), début septembre. Quelques négociations (dont un entretien téléphonique depuis un petit village perché à 2800m dans les Andes) plus tard, c'est réglé: il retravaillera donc à compter de mi-novembre. Le poste qui semble très intéressant... facilitera également le retour du foyer Richard-Duvic pour les premiers temps il faut le reconnaitre.


DERNIERS JOURS AU PEROU
Sinon quoi de neuf de ce còté-ci de l'Atlantique depuis Huaraz? Après le sommet du Pisco à la fin du mois d'Août (ouh que ça passe vite, incroyab'), repos forcé à l'hôtel à Huaraz pour Nico avec un mal au pied bien handicapant pour quelques jours. Ceci me permet de filer visiter le temple de Chavin de Huantar, un site datant environ de 900 avan t JC avec des sculptures très impressionnantes (oui je n'y connais rien en art, je sais, mais quand mème, c'était très beau).



Départ aussitôt après vers le nord, pour l'Equateur, où on avait rendez-vous quelques jours plus tard avec Léo. Le bus de nuit nous fatigue pas mal, on n'avait plus l'habitude après avoir passé un mois entier à Huaraz et ses environs. Quelques heures d'arrêt à Trujillo, dernière grosse ville côtière du Pérou pour visiter un bout de la spectaculaire cité entièrement en adobe de Chan Chan, construite par la civilisation Chimu entre 850 et 1450 après JC, date à laquelle sont arrivés les incas (ils sont quand même montés jusqu'en Equateur, sous le règne du 10ème Inca Tupac Yupanqui) qui ont soumis les occupants rapidement, pour être à leur tour anéantis par les conquistadors. Les occupations successives de la cité ont détruit une grande partie de celle-ci (habritant jusqu'à 60 000 personnes à son apogée sur 20 km carrés) mais le fait qu'elle ait été recouverte par le sable (seule cité précolombienne du Perou construite sur la côte) l'a tout de même un peu protégée.

Puis hop on re-saute dans un bus aussitôt et on reprend la colonne vertébrale (la panaméricaine) vers le nord. Il faut dire que les transports en commun ici sont impressionants : les fois où on a dû attendre un bus ou un taxi plus de 10 minutes depuis 8 mois et demi se comptent certainement sur les doigts d'une seule main. Les trajets s'enchainent avec deux nuits-étapes, une de chaque còté de la frontière Pérou-Equateur. Quel plaisir de retrouver une bonne grosse chaleur après un mois en altitude! Allez, ciao Pérou, on reviendra, il y a tellement d'autres choses à apprendre et à aller voir.


SUD DE L'EQUATEUR : CUENCA PUIS LA COTE
Rapidement après la frontière, la végétation change assez, on passe d'une zone aride et désertique (côte au nord du Pérou) jaune, grise et vert foncé par petites touffes (le sable, le ciel et les petites touffes de buisson épineux) à un paysage montagneux avec d'énormes arbres semblables à des baobabs (des ceibas) puis à un paysage montagneux de plus en plus vert et humide. Les forêts sont largement ouvertes ça et là par les parcelles agricoles, élevage et cultures. Des vaches (comme celles de l'Inde, marrant), du maïs, de la canne à sucre, des bananeraies. On retrouve comme prévu Léo from Barcelona à Cuenca, 3ème ville de l'Equateur, au sud du pays. C'est parti pour 2 semaines ensemble qui accèlerent quelques peu notre rythme de voyage, mais on trouve que c'est bien aussi par moments! Les paysages et les nuits d'hôtels dans des lieux différents se remettent à défiler. En tout cas c'est reparti pour de trop bonnes parties de cartes, de dés, de reflexions philosophiques sur le monde pourri mais les joies du voyage, sur le bilan des 30 ans, bref tout un programme...

La transition avec le Pérou est assez hallucinante, à Cuenca. Etrange sensation de retrouver des maisons avec des toits, des façades peintes, des trottoirs dans les rues, des gens habillés comme chez nous, des gros 4x4 qui brillent, ici les taxis collectifs ont disparu, comme le bordel ambiant auquel on s'était bien habitué. Le contraste est assez saisissant, à vrai dire on se croirait dans une ville d'Espagne (ce qui est accentué par l'architecture et la présence de Léo)! D'ailleurs il nous le confirme: faible sensation de paysement. Ok, va falloir bouger, on a dit qu'on ne rentrait pas déjà en Europe! Et comme une sensation aussi que le pays ne peut se résumer à cela.
Cuenca, c'est quand mème la région des fameux "panamas" ou plutòt "sombrero de paja toquilla" (une sorte de paille) ou encore "Montecristi". Une chose est sûre, ils ne viennent pas du tout de Panama, donc petit détour dans une boutique d'un vieux monsieur artisan quasi noyé dans ces centaines de chapeaux, un chouette moment.

A Cuenca, on commence par une petite grosse soirée retrouvailles avec Léonard (Léo ou Léonidas pour les intimes) comme il se doit suivie d'une petite grosse journée repos glandouille, puis on file plein Ouest sur la côte. Nouveaux paysages, cette fois c'est plat et la route passe au milieu de gigantesque bananeraies. Le long de la route on traverse de petits villages dont les maisons sont sur pilotis, des hamacs sur chaque terrasse. Des dizaines de vendeurs montent dans le bus à chaque arrêt pour nous proposer des fruits, du jus de coco, du poisson ou du poulet cuit dans des feuilles. Ca part bien l'Equateur quoi!
L'arrivée à Puerto Lopez, petit port sur la côte équatorienne est assez bizarre, tout est gris. Ah oui, on avait oublié le brouillard de la còte à cette saison, c'est vrai...Ce sera donc 4 jours à la mer sans soleil, tant pis, on reviendra à la saison des pluies, où, bizarrement, il y a plus de ciel bleu. Pas de soleil mais une petite session naturaleza magnifica.

Les mois de Juin à Septembre correspondent à la saison de reproduction des baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) qui fuient les eaux froides et nutritives de l'Antarctique, pour les eaux chaudes, impeccables pour les mamours et les mises bas et passent très près de l'Equateur à cet endroit. Mème si on était plutôt en fin de saison, on a quand même eu droit à un spectacle sympatique, devant ces énormes masses faisant des sauts impressionants à 100m du bateau.

Les baleines à bosse sont celles qui sautent le plus, ce qui est évidement bien agréables pour les gentils touristes. 450 photos en 10 minutes.

Fin de la journée sur l'île de la Plata à côté, lieu de reproduction de frégates (Fregata magnificens) et de fous à pied bleus (Sula nebouxii).













A Puerto Lopez, l'ambiance est assez tranquille, malgré le lieu bien touristique, c'est la fin de saison donc on s'en sort très bien et on passe mème 3 jours jamais loin de la plage et des cocktails, (ok, un peu cliché) sous les vols de pélicans et de frégates. 3 Nuits dans un hôtel tenu par un couple assez âgé très sympa, où "ohh, mince, il n'y a pas d'eau chaude jusqu'à lundi, le chauffe-eau est cassé" (mais bien sùr! On sait que l'eau chaude ne marche jamais, c'est ab solument pas grave on s'y fait-ou on se lave moins par moments, avouons-le -, mais le coup du chauffe-eau cassé nous a fait sourire).

2 jeunes reporters pour le National Geografic. C'était bien beau : des poissons trompette de la renommée, des poissons Napoléon (poissonum sarkosynum) et d'autres trucs encore...

Ambiance moustique, ici le lit de Léo

RETOUR DANS LES ANDES
Quelques fruits de mer, parties de cartes et autres balades plus tard, on décide d'aller retrouver le soleil, c'est à dire s'éloigner de la côte. Quelques heures après, direction Nord-Est, nous revoici dans les Andes, au centre de l'Equateur. Impressionant comme les distances sont courtes ici, ce qui est agréable vu l'état des routes qui sont quand mème dans un sale état par endroits (hormis la panaméricaine bien sùr) et vraiment sinueuses (de plus, ils conduisent comme des tarés ici, bien pire qu'en Bolivie ou au Pérou, limite envie de vomir à chaque trajet). Pour un ordre d'idée, l'Equateur est un pays deux fois plus petit que la France, mais qui est impressionant de diversité (celle des communautés qui l'habitent et celle des paysages notamment). En quelques heures, on passe d'un monde à l'autre: de la còte aux Andes, des Andes à la jungle, de la jungle à la capitale.

De nouveau un paysage à présent familier et qui nous plait particulièrement défile devant nos yeux: moyennes montagnes (entre 2500 et 4000m) recouvertes de parcelles jaunes vertes ou marrons (des champs de patates, de maïs, de fèves, de terre...) séparées par des petits murets de pierre, des maisons aux toits de chaume, des cochons, des lamas ou des mules, les costumes traditionnels, des enfants partout, les chapeaux et la musique (les cuivres, à fond, omniprésents)! Ah les Andes, vraiment on ne s'en lasse pas... Avec toutes les variations qu'on a pu sentir d'un pays à l'autre dans ces montagnes, de plus en plus d'images et de sensations similaires reviennent dès que l'on se retrouve dans "les Andes", ancrant dans nos têtes une impression d'unité, ou de culture andine, enfin c'est difficile à dire ou plutòt à écrire, une ambiance quoi!

On arrive à 13h à Zumbahua, à 2800m d'altitude, où tout le village (enfin on dirait) est en fête: c'est juste que 3 mariages ont lieu en même temps et un baptème. La place du marché est occupée par plusieurs scènes avec plusieurs orchestres (qui jouent en mème temps) et des danseurs déjà assez amochés par la bière et la chicha, mais guillerêts et les rues remplies de gens en costume traditionnels aussi, qui ne marchent pas plus droit que les autres. Hallucinant. Une petite balade dans ce village et on finit l'après-midi sur la place ou au dessus quand ça commence à se battre, avec une vue plongeante depuis la ballustrade de notre hôtel.

Les chapeaux des gens sont littéralement magnifiques et hyper classe, tellement qu'on craque légèrement et qu'on allège un peu plus le porte-feuille. Le lendemain, petit trajet à l'arrière d'un camion pour nous rendre à la lagune Quilotoa, pour 2 jours de balades dans le coin. Très bonne étape que le minuscule village de Quilotoa, avec un poële dans la chambre pour se chauffer, une guitare qui traine par là, une cuisine délicieuse par la mamita (avec des légumes verts et tout), des grandes tablées, ambiance refuge et une bonne partie de UNO.

La lagune Quilotoa (3500m)

On continue ensuite vers l'Est pour rejoindre la ville de Latacungas, au pied du cône quasi parfait du Cotopaxi, qui n'est PAS "LE VOLCAN ACTIF LE PLUS HAUT DU MONDE" comme c'est vendu partout, mais qui est quand mème bien haut (5897m). Le plus haut actif c'est celui au nom aisément mémorisable de Llullaillaco au Chili, on sait, ils nous ont assez bassiné avec ça quand on y était (ou alors nous auraient-ils mentis eux aussi).

LE Cotopaxi, 5897m

Ici on mange des bananes, du poulet (une constante depuis 8 mois) et on admire les nouveaux chapeaux des gens (notre nouvelle passion) encore différents de tout ce qu'on avait pu voir jusqu'ici. Visite du petit marché à Saquisili (centre de l'Equateur) un des plus hallucinants qu'on ai vu dans le genre "je trouve de tout ici".


Puis, étape incontournable semble-t-il pour qui voyage en Equateur : Baños ses eaux chaudes et son volcan actif. Très (trop?) touristique mais un site magnifique qui fait penser géographiquement aux alentours du Machu Pichu, climat humide, végétation luxuriante mais aussi des restos très bon (ça fait du bien des fois quand même, un peu moins d'huile, de frites, de riz). Pour nous ici le top c'était les bains d'eaux chaudes (ah oui tu peux aussi, jeune voyageur en quête d'extrême et de sensations fortes, sauter à l'élastique, faire du quad en montagne dans des zones protégées-excellent- du rafting, du saut en canoé...). L'avantage c'est que le matin les touristes cuvent encore leurs cocktails et que du coup à 8h00 pas un étranger sauf nous, 3 gringos tous joyeux de se baigner avec les équatoriens dans un si beau cadre.

C'est l'Equateur qui remporte, pour l'instant, la palme des p'tits déj'. Sans hésiter !

Et puis finalement on craque, Léo doit remonter vers Quito et on veut revoir (une dernière fois?) la selva, la jungle, le chaud, la forêt tropicale, les délicieux fruits, le calme et la nonchalence de ses habitants et surtout leurs sourires...Derniers moments avec Léonidas dans la petite ville de Tena aux portes de la jungle.Bon retour Léo, merci d'être venu et bon courage pour trouver un(e) nouveau(elle) coloc, tiens nous au courant! (Si quelqu'un -de sympa- cherche un appart à Barcelone?). Puis l'étape Tena tourne pour nous à une grosse blague, du grand n'importe quoi (à croire que le jeune Léo nous encadrait bien!). Dès qu'il monte dans le taxi et qu'il disparait, pour nous c'est descente d'un rio marron en tube, comprenez en chambre à air de camion, dans des eaux assez agitées par endroit (de bonnes vagues dans ta face et de bon bleus aux fesses -pour Nico seulement, allez comprendre!?). Oui le fleuve est bas, notre "guide" incompétent et il y a quelques bons "cailloux" à fleur d'eau! Quand même le clou du spectacle c'était la loutre à 10 mêtres en train de pêcher. Que bueno !



Le jour suivant, visite d'une grotte. Très bien sauf qu'on apprend sur les lieux que cette grotte est totalement dans le noir et pleine d'eau (parfois jusqu'au cou). Qu'à cela ne tienne, ballade en caleçon-bottes-frontales pour monsieur et bikini pour madame (on avait prévu d'aller se baigner après de toutes façons). Très belle grotte, ceci dit (45mn de ballade), moment où on n'a peut-être pas trop redoré l'image du français en vacances, mais tant pis!

Martine fait de la spéleo en bikini !

Tena est aussi l'endroit où l'on a fêté le nouveau boulot de Nico dans un resto très chic avec serveur au top, des nappes en papiers sur des chaises de camping (le tout rendait vraiment très classe, si si) et au moment où passe la musique du Parrain, un paresseux (le singe de la jungle) sort du toit en paille du resto et se balade au dessus de nos tètes. Scène un peu surréaliste, marrant. En tout cas on s'est régalé et on n'était pas les plus malheureux du monde. Bref Tena une très belle étape dans un lieu normalement touristique mais vide en cette saison, on retrouve les joies du voyage hors haute saison et ça fait bien plaisir.

AU FAIT
On a pensé à tous les travailleurs de retour au boulot début septembre et on espère que les rentrées des uns et des autres se sont bien passées. Une parenthèse qui nous a bien fait sourire à ce sujet: petit clin d'oeil à Monsieur Morineau fils nommé au lycée Jean-Macé de Niort à présent donc collègue de ses anciens profs! Ahah, de bons et de moins bons souvenirs tout ça pour toi Fred (vive les maths, non?) (on était dans la mème classe à cette période -elisa- ). Camille (en plus il a un membre de la famille Richard en cours, trop drôle) tu nous diras ce que ça donne en cours d'EPS...(ne jamais dire à un prof de sport qu'il est prof de sport mais bien d'Education Physique et Sportive, c'est très important). Quant à ceux qui ne travaillent pas, car il y en a, on n'est pas les seuls faut pas pousser, et bien on pense aussi à eux. Et encore plus à ceux qui n'ont pas du tout pris de vacances cet été!

Suerte chicos.