Souvenirs d'Allemagne, euh pardon, de FrutillarAu début du 19 ème siecle, plus de 3 milions d'allemands ont quitté leur pays en raison, notamment, des grandes épidemies et famines (et raisons politiques, suite a l'échec d'une révolution démocratique en 1848). A la veille de la première guerre mondiale, 30 000 vivaient au Chili dont un grand nombre dans cette région des lacs. Cette vague d'immigration a été ensuite renforcée durant les 2 guerres mondiales. Ambiance bizarre, villes hyper clean, quelque peu superficielles où l'intégration et le mélange des populations n'est sans doute qu'illusion (dur de juger en si peu de temps nous direz vous légitimement, mais bon).
Après 2 jours passés à collecter des informations pour notre itinéraire, véritable parcours du combattant au Chili (on exagère à peine) nous partons pour l'Argentine avec toutes "nos petites affaires" (pour la première - et la dernière fois - on porte tout) et 3 jours de nourriture ne sachant pas trop comment tout cela allait se goupiller.
Au final, 2 jours auront suffit avec dans l'ordre : 1 heure de bus, 2 heures de bateau (traversée du superbe lac Todos los Santos), un peu de stop, 13 km à pied, une nuit en tente devant le poste de police côté chilien, re-du stop dans un superbe camion pour passage de frontière,
20 minutes de bateau, 20 minutes de bus, 2 heures de bateau pour traverser le lac Nahuel Huapi (d'un bleu de toute boté) ...
... 1 heure de bus... et un peu de taxi pour finir. Parcours sympa dans cette région des lacs où règne un tourisme familial et une certaine tranquillité.
Règle numero 1: toujours prendre un livre de 800 pages en voyage Ce trajet nous a rammenés au nord de la Patagonie Argentine, à Bariloche, ville à double influence, allemande pour l'histoire et les raisons précédentes évoquées et Suisse pour l'architecture, assez caricaturale, sorte d'imitation permanente de petits chalets Suisses. Principaux intérêt: le chocolat, véritable institution ici, la montagne et les lacs qui bordent cette région. Notre camp de base sera cette fois-ci, (ou plutot encore) un camping situé à une quinzaine de kilomètres du centre de Bariloche. Petite stat, depuis le debut du voyage le 6 janvier une nuit sur deux se passe pour nous dans notre studio ambulant bleu (voir ci-dessous). D'ailleurs on pense sérieusement à camper au retour dans le jardin de notre petite maison à Toulouse-les-bains.
Puis hop, partis sous un superbe soleil pour une vraie journée de marche dans une ambiance estivale. Le soir arrivée au refuge Frey (seul endroit d'Amérique Latine équipé de refuges sans doute), limite ambiance Pyrénées, c'est marrant! Une nuit étoilée magnifique (mais nous ne connaissons toujours que 2 constellations dans l'hémisphère sud : Orion et les 3 Maries, tant pis c'est beau quand meme). Le lendemain, le temps change à la mi-journée, le soleil laissant place à un vent de plus en plus fort.
Bon, on ne va pas vous la jouer "rando extrême" mais au passage du dernier col puis pour gagner le 2ème refuge après un pierrier très raide on s'est pris des rafales de vent comme jamais auparavant, obligés de se tenir aux rochers pour ne pas s'envoler (si c'est vrai, trop la chtouille) ! Du coup pour la deuxième nuit, pas de tente mais une soirée et une nuit parqués dans le refuge San Martin en compagnie de 3 allemands, 2 hollandais et un suédois. Le lendemain tous guillerets, on repart pour 25 km de descente sous une pluie sans intermittence. Patagonie, mon amour.

Il faut qu'on vous raconte un peu Chiloé, cet archipel qui a lui seul vaut un voyage au Chili (pour nous). On a donc embarqué avec un grand plaisir vers le 10 mars pour 2 nuits et une journée sur un bateau depuis le petit port de Puerto Chacabuco pour une navigation (tant attendue) sur un petit bout des canaux chiliens baignant dans le pacifique, jusqu'à Quellón, petit port à l'extrême sud de la grande île de Chiloé.

En fait on s'est arrêté après 3 heures de marche et on est resté finalement 3 nuits sur le terrain de la famille de Carlos, un pêcheur et paysan Huilliche, certainement une des rencontres les plus riches depuis le début du voyage.
D'une gentillesse et d'une patience incroyable, il nous a donné un petit aperçu de sa vie ici : pêche dans l'océan (pacifique, oui monsieur) ou dans le rio, tronçonnage, découverte de la flore et de l'entretien du potager, poissons au barbecue ... Ah, ça , on était bien, on peut le dire, un accueil simple, rare, qui nous a bien marqué.



Des sacs dans tous les sens, le froid et l'ennervement ou la fatigue qui commence à poindre parmi les voyageurs. Le gérant de l'entreprise de bus que quelqu'un finit par trouver sort du bar juste a côté en compagnie d'un dizaine de joyeux lurons légèrement éméchés qui partent en bataille de chantilly et qui font la chenille avec un troll géant... Le gérant nous explique qu'il n'y a aucun moyen de savoir où est le bus, qu'il pleut qu'il peut y avoir du vent sur la route et que "PATAGONIA ES ASI" ! 10 mn 32 après, le bus arrive, on pense enfin monter mais d'abord il faut décharger les coffres complètement remplis de planches et sacs de ciments destinés à construire juste à côté le futur local de ladite entreprise. Bref, on monte après avoir tous salué le troll et nous écroulons dans 2 superbes sièges de choix, situés l'arrière à côté des wc, super !

