9 mars 2009

Des montagnes, des lacs, des glaciers

Hola,
Avant toute chose, Adeline on t'a reconnue et on t'a repondu dans le message précédent!

Prêts ? Ça va ètre un peu long, là...C'est parti ! Nous voici à Coyhaique capitale de la province numero XI du Chili, 30 000 hab (selon les gens qu'on a rencontré). Après quelques randos autour de paysages sublimes nous prenons un peu de temps pour nous dans cette ville beaucoup moins touristique que celles que nous avons traversé depuis le message précédent.

Bon, un peu tendue quand même vu les coupes de cheveux à la mode ici, mais ça devenait vraiment trop long là...
Nous sommes encore en Patagonie, cette immense région à cheval sur 2 pays. Nous partons mercredi pour l'ile de Chiloé en bateau depuis un tout petit port (Chacabuco) qui défraie la chronique et anime toutes les discussions ici. En effet, depuis 7 jours les pècheurs artisanaux manifestent pour protester contre les grandes entreprises (étrangères) qui pêchent trop et épuisent les stocks et ne laissent pas assez de poissons pour les pêcheurs artisanaux. Les 2 ports d'ici étaient bloqués, ce qui isolait compètement cette région du reste du Chili : plus de bateaux, plus d'essence... Tous les touristes semblaient partir le plus vite possible en arrivant par crainte d'être bloqués ici. Nous, comme nous le faisons parfois nous décidons de rester plusieurs jours au même endroit et de ne pas toujours courrir pour avoir le temps de rencontrer du monde et de s'impregner du lieu. Et ça n'a pas loupé! Avant hier nous passons la soirée avec un couple Chileno-espagnol (lui est de retour dans son pays d'origine, fils d'un réfugié chilien, et a rencontré son amoureuse galicienne en Hollande) dans la cuisine commune de notre hospedaje. 2 personnes très sympas et très ouvertes qui viennent "à la capitale" pour acheter leurs fournitures afin de construire une cabane de fortune à 300 km d'ici, plus au sud dans le fin fond de la Patagonie. Ils fuient en effet la "folie" de Santiago. Nous comprenons à quel point vivre en Patagonie du Sud (et peut-être plus encore còté chilien) est difficile. Pas ou trop peu de médecins, d'hopitaux, certains produits sont difficiles d'accès. Ici on peut tout simplement mourrir pour une jambe cassée (triste histoire d'un gaucho qu'ils connaissaient, mort à 50 ans).

Hier en fin d'après-midi, nous prenons un verre à la terrasse d'un café et Elisa engage la conversation avec un couple de français (Elsa et Baptiste de Grenoble). Nous décidons de poursuivre la soirée ensemble et d'aller manger un morceau dans un petit bar resto. Là un gars me prend à partie et me chambre un peu sur le fait que nos verres soient vides. Nous discutons un peu puis, avec ces 3 amis, il nous offre une tournée. Nous joingnons nos 2 tables et passons le reste de la soirée avec eux. L'un est professeur d'art, l'un gérant d'un cybercafé et l'autre vendeur de poissons. Tout y passe, politique (même si l'on sent bien qu'au Chili le sujet est très délicat), sport (dire que Nico les a chambré sur la Coupe Davis !), cinéma, musique et surtout la vie ici en Patagonie. La ville où nous sommes existe depuis 57 ans seulement.
Une librairie et une boìte de nuit
La Patagonie chilienne est un monde à part complétement coupé du nord et de Santiago. Il y a beaucoup plus d'échanges avec la Patagonie argentine que le nord du Chili. Les familles se mélangent. Au final, cette étape aura été très riche en échanges. On se rend compte qu'il faut être dispo pour discuter (d'ailleurs n'ayant pas de guide on demande toujours pleins d'infos à droite à gauche) et qu'il faut du temps pour comprendre cette région et ces habitants.

Petit retour en arrière sur le parcours pour arriver ici (c'est le moment de la pause café ou pipi pour toi, fidèle lecteur). Nous avons quitté Puerto Natales et le parc de Torres del Paine et sommes repassé en Argentine à Rio Turbio. Nous avons poursuivi (toujours en bus) sur la "fameuse" route 40 (en fait véritable piste caillouteuse qui longe la cordillière) pour rejoindre el Calafate (lieu du précédent message) et le parc des glaciers dont le Perito Moreno. Cette route traverse des paysages de western qui nous sont maintenant familiers : la cordillière à gauche, la pampa dessechée, jaune et grise, avec ses guanacos, ses nandus et ses moutons à droite).

El Calafate, hypra touristique où on se croirait aux Etats-Unis ne nous a pas du tout plu, sauf l'hospedaje où on a passé de bons moments (dont la soirée ratatouille/fernet-cola avec les 2 couples de retraités argentins). Nous sommes ensuite remontés jusqu'à El Chaltén, petite bourgade de 2 000 habitants (combien dans 10 ans, un nouveau Calafate?) au pied du massif du Fitz Roy et du Cerro Torre.


Une chocolaterie à el Chaltèn

Paysages magnifiques à couper le souffle, randonnées extras et en plus beaucoup de chance avec la météo. Mais il faut le dire, nous avons été quand même parfois déçus par ces lieux ultras connus et fréquentés où il est difficile de sortir d'une relation autre que mercantile qui nous a saoûlé plus d'une fois. On passe vraiment pour des portefeuilles ambulants. Tout à fait ok pour payer plus que les locaux mais en fait il s'agit d'un rapport de 1 à 5 et certaines journées on a l'impression de passer notre temps à payer (le bus, l'entrée au parc, le camping dans le parc, l'accès au mirador...). D'ailleurs on est bien content d'avoir réussi à ne pas payer l'entrée du parc des glaciers pour le Perito Moreno: on a loué une voiture pour être tranquille et autonome et on est passé a l'aube, enfin a 7h00, pendant que les gardes dormainent encore ! Ces glaciers qui tombent dans les lacs à moins de 1000 m sont gigantesques et hallucinants : les glaciers Viedma, Perito Moreno, Grey, Uspalla etc... sont en fait des extremités de la calotte glaciaire de 130 000 km2 du Campo de hielo Sur (il y en a un autre "Norte"). Il y a encore très peu de temps, le Perito Moreno avançait encore, mais aujourd'hui la vitesse de fonte égale la vitesse de croissance.


Le Glacier du Perito Moreno...il faut s'imaginer un bruit impressionant de temps à autre, quand des blocs de glace se détachent de la paroi et tombent dans le lac.

55 à 60 m de haut, 14 km de profondeur

Cet agacement face au tourisme de masse est à relativiser quand même au Parc du Chaltén, plus calme autour du Fitz Roy et du Cerro Torre. Ces sommets culminant à 3405 et 3100 m font partie des plus difficiles à gravir au monde en raison de conditions climatiques extrêmes.

Le glacier Grande et l'aiguille du Cerro Torre

Le Fitz Roy ou Chaltèn à droite et le Poincenot à gauche

La première ascension du Fitz Roy fut réussie en 1952 par une cordée en partie française (premiére tentative en 1937 à mettre en relief avec les premières réussies du Mont-Blanc et du Vignemale beaucoup plus précoces).

A Chaltèn, on s'est regalé, le premier soir avant de partir en rando on se fait inviter par un portugais et Charlotte et Kévin, 2 français qui parcourent l'Amérique Latine en vélo (depuis 2 ans et 41 000 km pour le portugais !!) pour partager un asado au camping. Un salut et un merci à eux s'ils nous lisent! Pas mal, pour agrémenter notre traditionnelle soupe Maggi. Le lendemain nous partons pour 3 jours de rando qui resterons longtemps gravés dans nos memoires en raison d'un ciel bleu incroyable et quelques crapahutes. En prime un grand duc (enfin on croit) sur le bord du sentier en descendant ! (voir diaporama).

Nous avons frôlé la mort et pris des risques extrêmes...!!

A la fin de la rando, une douche au camping puis direction un bon resto en attendant le bus de 23h30. Arrivés à l'arrêt à 2 km du resto on se rend compte qu'on a oublié le tapis de sol acheté 3 heures avant (les notres nous ont lachés). Je (Nico) pique un long sprint pour finalement attendre le bus... pendant 2 heures. Mmh comment decrire le bordel qui reignait là-bas 30 mn avant de partir? Des sacs dans tous les sens, le froid et l'ennervement ou la fatigue qui commence à poindre parmi les voyageurs. Le gérant de l'entreprise de bus que quelqu'un finit par trouver sort du bar juste a côté en compagnie d'un dizaine de joyeux lurons légèrement éméchés qui partent en bataille de chantilly et qui font la chenille avec un troll géant... Le gérant nous explique qu'il n'y a aucun moyen de savoir où est le bus, qu'il pleut qu'il peut y avoir du vent sur la route et que "PATAGONIA ES ASI" ! 10 mn 32 après, le bus arrive, on pense enfin monter mais d'abord il faut décharger les coffres complètement remplis de planches et sacs de ciments destinés à construire juste à côté le futur local de ladite entreprise. Bref, on monte après avoir tous salué le troll et nous écroulons dans 2 superbes sièges de choix, situés l'arrière à côté des wc, super !
Nous débarquons 13 heures plus tard à Los Antiguos et repassons le surlendemain au Chili (les passeports commencent à se remplir sérieusement de tampons) pour la très coquette ville de Chile Chico.
Une salle de gym qui donne vraiment envie, non?
Un court arrêt de 2 jours puis c'est 2h30 de traversée de l'immense lac Buenos Aires ou General Carera (selon le pays), 2ème plus grand d'Amérique du sud après le Titicaca) et nous rendre à Coyhaique.

Et voilà pour maintenant! Des grosses bises à tout le monde. Une pensée aux collègues du Smeag car ici il y a de très fortes mobilisations contre des projets énormes de nouveaux barrages...Et au fait, Charlas, ça en est où?

13 commentaires:

  1. hé bin hé bin !! que de péripéties !!! en tt cas c'est halucinant tous ce que vous rencontrez, la ville de 57ans, le couple qui ce construit sont habitat, la non présence de medecins a des lieux a la ronde (ce qui fait penser à la situation qu'on connue les parents en afrique ds leurs jeunesses !!
    et les photos...je me repete, ms qd mm... a chques fois je me dit que la vous avez fait les meilleurs, que c'est impossible que vous trouviez quelque chose de plus beau...et BING !! nouveau post, nouvelles photos magnifiques... vous me donneriez presque envie de vous rejoindre...ms je me garde pour l'asie !!! ;-) !!!!
    en tt cas voir tt ce que vous pouvez vivre a traver votre voyage, me donne vraiment de plus en plus envie de faire la mm choses ms en asie...ça laisse reveur qd mm... !!!
    je vous embrasse fort !!! et au plaisir de vous lire!!!!!

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  2. 1 seul mot : Waouh!!!
    Pas trop le temps d'ecrire aujourd'hui...
    Euh, moi j'aimerai bien voir le résultat de la coupe de cheveux... Elisa à la mode chilienne!!!!

    Bisous

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  3. Mais ou est la photo du troll??!!

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  4. sasha et noe sont emerveillés par les images , ils voudraient + de photos de nico et isa ...
    Ils vous envoient des gros bisous nous aussi !

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  5. rhooooooooo c'est mignon tous ça !!!!
    en tt cas si on peux avoir plus de photos, je pense que nous sommes tous preneurs !!!
    en tt cas, je trouve vos commentaire de plus en plus "drole" !!! cotinuez comme ça ;-)
    Bises !!
    et allez l'ol pour ce soir !! (je te ferais un long résumer par mail Nico (t'inquiete pas Elisa, pas un mot sur le blog ;-) !! )

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  6. Elisa je confirme ce que dit Sylvain, pas un mot de l'OL sur le blog... :-((

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  7. Salut à vous les aventuriers!
    votre voyage ne semble manquer de rien... comment faites vous pour gérer toutes ces émotions??
    impressionnée par les glaciers!
    bonne continuation et gros bisous

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  8. Salut à tous les deux!

    C'est vraiment super de voir que tout se passe bien!!
    Merci pour les photos et les commentaires, c'est vraiment très très beau et très intéressant.
    Dans l'attente de nouvelles photos et tout je vous souhaite de belles aventures encore et encore bises à tous les deux

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  9. sommes mpressionnés par les photos sommes passionnés par les commentaires qui à la fois nous font vivre vos périgrinations et à la fois nous donnent vos états d'âme avec humour ;il s'en dégage un bonheur à partager avec vous.JeanLou et moi avons l'impression d'être en afrique à la découverte d'aventures certes différentes mais si proches(partage avec les gens discussions etc
    est-ce que c'est vrai les escalades "de la mort" au dessus de ce torrent?? non mais ça va pas?Nico ?tu prends les photos ,ah ben ça ç'est la meilleure.D'ailleurs c'est qui qui fait les comments?salut aventuriers d'amérique du sud mes chéris salut à tous les deux nico et Zaza maman et papa

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  10. Merci pour la carte d'Ushuaïa elle est arrivée le 19 mars (pour un postage le 13 février). Moi qui suis pour l'agriculture extensive, j'ai apprécié l'écriture intensive ! pas 1 millimètre carré resté vierge, vous avez même écrit sous le timbre !! bravo les cheminots ! Sans compter votre note d'humour habituelle... keep rollin' on oubliera jamais.

    Vincent

    PS : pour la prochaine carte on voudrait bien "Thalassa" ou alors "envoyé spécial" .....lol

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  11. la coupe de cheveux mode chilienne arrive, c'est dans les cartons! Le troll malheureusement, on n'a pas de photos. Sinon, on écrit les commentaires soit à 2, soit un qui écrit pendant que l'autre s'occupe des photos et des légendes puis complète le commentaire. Il semble utile de préciser que les escalades "de la mort" au dessus d'un torrent n'étaient pas si mortelles que ça bien sùr...quoi que...ahah. Enfin (petit rappel uniquement valable pour les plus fins techniciens informatiques), pour plus de photos que celles du message du blog il faut cliquer à droite sur le diaporama (d'ailleurs les diaporamas précédents sont encore consultables on line sur picassa = au mème endroit, en haut à gauche de la page de picassa, sur "mes photos" ).
    BIZ et BIZ

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  12. pas mal le "petit rappel" juste après avoir parlé de l'escalade !! connaissant votre humour je suis sur que la liaison était volontaire ^^...j'espere !!
    Bisous !!

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