7 août 2009

L'enfer vert ... ou le jardin d'Eden, c'est selon

Buenas noches,

Merci encore pour les messages qui nous réchauffent régulièrement. Bonjour à tous les vacanciers et bon courage à ceux qui bossent...

Aprés le départ de Jean-Lou et Danielle de la capitale péruvienne le 11 juillet, il nous restait quelques préparatifs á préparer pour étre préts pour une belle aventure qu'on attendait depuis pas mal de temps: aller dans la jungle, la Selva, la vraie! Mais quelle affaire pour trouver un tee-shirt á manches longues et un pantalon LEGER à Lima, bizarre. Aprés l'épisode douloureux de Choquequirao, on a bien sûr investi dans un anti-moustique, le plus fort possible et tant pis pour le pantalon, on s'est décidé à partir et de chercher ca sur place. Allez, un petit ciné, et vite, fuir cette capitale...de l'air ! (PS pour répondre au commentaire de Catherine, oui nous avons des nouvelles de nos collègues nèo-zélandais, il ne nous ont pas oublié mais n´avons pas encore de photos de Choquequirao à mettre sur le blog, affaire à suivre! (Il nous invitent aussi en Nouvelle-Zeland pour la coupe du monde de rugby, que bueno).

Allez, quelques souvenirs des rues de Lima (pour Benoit L. notamment) qu'on a trouvé bien tristes, mais on vous fait partager quand même le cadre agréable dans lequel vivent plus de 8,5 millons d'habitants:

Une rue en plein centre-ville. Notez la cohérence et la qualité des façades. Lima ou comment être convaincu que le metier d'urba sert à quelque chose...


Terrain de sport, espace public, logements à 25 mn du centre. Lima, une synthèse de tout ce qu'il ne faut pas faire en urba ! On exagère à peine

Notre objectif dans un premier temps pour relier la jungle depuis Lima, c'était Pucallpa, une ville et un petit port le long du rio Ucayali, au centre-Est du Pérou donc au Nord-Est de la capitale, à une 20aine d'heures de bus (mais tout dépendant de tout, ca peut fastoche se tranformer en 28h). Vu la longueur du trajet, on décide de faire plusieurs étapes, histoire d'arriver avec les yeux en face des trous dans la selva. Première étape á Junin, petit village à 4100 m, dans les hauts plateaux du centre du Pérou. 1 trajet magnifique où on est passé de 0 à 4800 m en quelques heures, pour redecendre enfin á Junin.


Quel plaisir de redécouvrir le ciel aprés 1 heure de route depuis la capitale. Par contre, Boudu! ca caille sec là dedans! Rien ne vaut une nuit d'hótel avec 2 degrés dans la chambre...piou, on n'avait pas eu ca depuis Uyuni.

Petite balade dans le silence des hauts plateaux au bord de la belle lagune de Junin (site Ramsar) : petite pensée pour Claire et Laurent qui sont passés par là il y a quelques temps.

On repart le lendemain pour Huanuco, aux portes de la jungle, qu'on atteint plus tót que prévu malgré plusieurs changements de bus. Du coup, on saute dans un moto-taxi ou pousse-pousse à moteur puis dans un taxi collecif qui nous emmène jusqu'à Tingo-Maria, ville bien tranquille dans la jungle montagneuse (640m), parfait pour une deuxième étape. On nous avait prévenu, attention dans la jungle les gens ont tendance à être plus souriants et c'est ce qu'on remarque assez vite! Que bueno la selva! Ca y est, c'est parti on commence le traitement anti-paludéen, punèse au prix où on l'a payé celui-là, je vais te dire qu'on a pas intérét à oublier une prise, car il a intérêt à être efficace... Avec du recul les effets secondaires n´ont pas été bien terribles, si ce n´est quelques problèmes de tuyauteries et une bouche pleine d'aphtes pendant 3 semaines (ca, ca commencait à nous souler par contre à la longue). Puis, après un dernier trajet en bus dans une chaleur impressionante, on finit par rallier Pucallpa via une piste magnifique au milieu des fougères arborescentes et d´autres arbres non identifiés, avec une traversée de gorges dont les parois immenses dégoulinaient de cascades et en prime une traversée de rivière, sans pont, en bus. Merci chauffeur!

Pucallpa est la seule ville de l'Amazonie péruvienne à étre reliée à Lima par la route, on est donc au bout du bout, génial. De là, le plan était simple, embarquer dans un bateau de marchandises et de passagers pour rejoindre Iquitos, au nord-Est du Pérou, la plus grosse ville de l'Amazonie péruvienne (300 000 hab.) , où on ne peut arriver que par bateau (2 jours minimum ou par avion, après quasi mille kilomètres de descente du Rio Ucayali.

Pucallpa est la deuxiéme plus grosse ville de l'Amazonie aprés Iquitos. Pourtant on sent tout de suite le calme et la tranquilité des lieux. Pfiou qu'on est loin de Lima... Ici il fait trop chaud pour s'énerver ou pour courir, c'est clair. L'ambiance nous plait énormément, même si on sait qu'on n'y restera pas. Pour la navigation jusqu'à Iquitos, deux possibilités : le moins cher, c'est de t'acheter un hamac et en faire ta maison temporaire, sympa, mais en fait, la descente prend de 3 à 6 jours, ce qui peut ètre fatigant à la longue. De plus, pour ne pas passer notre temps à surveiller nos sacs, on préférait quand même se trouver une cabine, au risque de passer pour des nantis (attention, que les choses soit claires, les cabines ne sont pas réservées aux étrangers). Mais ceci n´est pas si simple en fait. A l'arrivée au port, on trouve deux bateaux en chargement qui devraient donc partir bientòt (personne ne sait vraiment quand en fait).


Dans l´un la seule cabine qui reste est hors budget pour nous et dans l´autre tout est complet...Arrrrhg la loose...Il nous fallait donc attendre les prochains départs, c'est à dire au moins 5 jours plus tard, le temps de remplir les bateaux suivants. Mais au fait, on avait oublié un truc : ici, même si rien n'est sûr, tout reste possible ! Il faut donc négocier c'est tout! Quelques aller et retour pour dénicher le capitaine puis quelques pour-parlers plus tard, celui-ci nous propose et nous fait ouvrir une cabine accolée à la cabine de pilotage sur le pont supérieur (une ouverture de cabine au marteau et burin, ok, celle là, on voit qu'elle sert beaucoup, doit être top...). Vu qu'il nous en demande un prix vraiment intéressant (250 soles pour nous deux pour pension complète pendant toute la navigation, soit a peine 8 euros chacun par jour) et qu'il aligne toutes les garanties ¨mais oui, elle sera propre demain, amigo, no te preocupas!¨: allez zou marché conclu!

Une dernière nuit de confort à l'hôtel puis on se pointe le lendemain sous une chaleur écrasante dans le bateau : cabine pas prète, Normal ! Pas de panique, tout est rapidement arrangé, puis on se met à attendre le départ, sagement, comme les autres. Le bateau est un bateau de marchandises et de passagers, environ 200 péruviens et 12 touristes dont 2 toulousaings d'adoption. Sur les 4 niveaux du pont, des hamacs sont tendus tous les 90 cm pour ceux qui ne prennent pas de cabine (20 en tout), la chaleur est impressionante même si les cotés du pont laissent passer l'air...seul le pont supérieur est à l'air libre et sans hamacs (à cause du bruit des machines assourdissant nous dit-on: rénial, c'est là qu'est notre place...). Certains passagers attendent dans leur hamac depuis 3 jours et 3 nuits, le personnel du bateau leur garantissant chaque jour un départ le soir...dur dur. On a eu, en revanche, bien de la chance puisque n'avons eu qu'une nuit à passer à quai, le bateau ayant mis les gas non pas le soir même comme on nous l'avait assuré mais dès le lendemain matin.

La descente du rio Ucayali jusqu'à Iquitos nous a pris 4 jours. 4 jours de tranquilité, de lecture, de siestes dans les hamacs malgré le bruit qui finalement s'est mis à nous bercer, de papotages avec les gens, d'admiration devant le paysage. Petite larme le dernier jour lorsque nous arrivons à la confluence de l'Ucayali avec le rio Marañon, puisque là nait le légendaire Amazone. Boudu, la Garonne, c'est du pipi de chat!

On va y aller tranquille

un petit cours de francais



une cabane de pecheurs comme chantait l'autre


Et puis on était finalement comme des rois le soir dans la petite cabine.

La journée était rythmée par les 3 repas, une assiette de poulet avec toutes les combinaisons possibles de patates-riz-pàtes-bananes bouillies (le prix du repas le plus équilibré étant adjugé à l'assortiment riz-pates-bananes !) et aussi par les arrêts dans les villages pour débarquer-embarquer des marchandises et/ou des passagers.

A chaque arrèt, le bateau est envahi par par une vingtaine de vendeurs de poissons frits, de fruits multicolores, de sodas, de hamacs ce qui permet d'agrémenter un peu les repas et de se régaler.

Puis c'est l'arrivée à Iquitos, cette grande ville au milieu de la jungle péruvienne. Nous voici à 03º 45' Sud...oulá, on se rapproche dangereusement de la ligne ... On est aussitot abordé par un rabatteur auquel on fait confiance, allez faut savoir baisser la garde parfois se dit-on...et on atterrit dans un hôtel génial, pas cher du tout...et avec piscine, rien que ca! Ok ca part bien Iquitos! (hôtel Las Golondrinas, pour ceux qui voudraient y venir). Iquitos est le nom des indiens fondateurs du lieu ensuite missionisés par les jésuites. C'est une ville qui a ensuite explosé fin 19ème, sous les espagnols, en raison de l'exploitation du caoutchouc ( hevae brasiliensis). Les rues et les places sont donc fortement marquées par une architecture coloniale défraichie, ce qui avec les milliards de motocarros qui fourmillent, donnent au lieu une ambiance particulière qui nous plait beaucoup.


Maison Cohen à Iquitos

Deux jours à se ballader dans les rues à pied ou en motocarro, à gouter aux spécialités de la selva, à déembuler dans l'impressionant marché de Belen (jamais vu un marché pareil, jamais! des étalages de plantes médicinales, de fringues, de poissons frais ou non, de viandes séchées ou non, de trucs identifiés ou non , des stands ou les gens mangent, boivent, des télés qui hurlent, des gens qui hurlent et qui vendent des oreillers (!!), des portables, des couvertures (!!!), des enfants qui dorment quasiment au milieu des poissons...par contre j'avoue-Elisa-, l'odeur à failli 2 fois me faire tomber au milieu des travées, mais tout bien réfléchi et vu l´état du sol, en fait t'as pas envie de tomber par terre, tu prends sur toi et t´accélères) .



Au marché de Belen t'achètes des pattes de crocos, tranquille


Puis il faut dire qu'on venait aussi pour découvrir la jungle plus profondément. Evidement pas question d'y aller seuls, mais reste à trouver une agence qui ne nous plume pas trop en cette période ultra touristique. Après avoir épluché quelques unes hors de prix, on se laisse tenter par la proposition de notre hôtel à savoir partir avec deux américains frère et soeur en vadrouille pour 4 jours avec deux guides, à 150 km au sud d'Iquitos. 2 heures de route, puis 1 heure de grosse pirogue en passant par la confluence une nouvelle fois, au milieu des dauphins roses (limite autre petite larme, punèse mais on n'avait vu ca que dans les livres de quand on était petits!). Puis une demi-heure de remontée d'une petite rivière pour s'enfoncer un peu plus jusqu'au campement de base d'où on devait rayonner.

Notre campement. On n'est plus qu'a 400 km de la triple frontiere Colombie, Bresil, Perou.


Là encore, 4 jours de rêve à s'en mettre plein les yeux, les oreilles et le ventre ! Et pas une piqure, ahah! allez, si 5 sur le pied. Un des guides, Wilson, originaire du village d´à côté, nous a passioné et fait partager quelques unes de ses connaissances de la faune et la flore de son milieu, nous a impressioné par ses facultés d'orientation (oui, il est habitué, ok, mais quand mème, 4 h de balade hors sentier dans la forêt humide à ouvrir le chemin à la machette et même quand il pleut à verse donc qu'il n´y a plus de soleil, il sait où il est le gars) et bien aidés par sa vue percante, à démasquer évidement les bestioles 10 minutes avant nous, empotés de touristes.

Petite rencontre dans la nuit


Merci pour la chemise Jean-Lou elle me sert beaucoup (meme pas trouée pour le moment) !

En exclusivité mesdames et mesieurs, le clou du spectacle, le paresseux

Un p'tit volley à Puerto miguel

Bon on peut pas mettre ici tout ce qu'on a vu mais c'etait vraiment chouette (sur l'album photo en diaporama pour les plus curieux). Au-dela de la diversité de la faune et de la flore c'est surtout un autre milieu, une ambiance qui nous a saisit et beaucoup plu...
Et puis, comme à la date clé on n'a pas pu te joindre Max car le web n'est pas encore arrivé dans la forêt, mais qu'on a bien pensé à toi ce 25 juillet : BON ANNIV !

c'est écrit sur une écorce complètement à l'intérieur d'un palmier

Sur ce, on vous laisse à vos préparatifs de vacances (pour la plupart, dommage pour les autres) ! Nous on va se faire un p'tit resto et trinquer avec Pilou pour feter nos 7 mois en Amerique Latine. Que bueno.

Profitez bien et...suerte chicos.

8 commentaires:

  1. Pour moi c'est plutôt le jardin d'Eden...c'est le domaine bioclimatique que je préfère!!!sacrés veinards!!!votre diaporama est magnifique!Iquitos à l'air d'être une ville agréable. Le cours de géo , vu du ciel,sur la naissance du geant Amazone est sublime...

    Bonnes randos dans la cordillère blanche depuis Huaraz! biz à Pilou!
    Je vous embrasse tendrement

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  2. Voila un récit que j'attendais depuis longtemps!!! J'ai fais mes commentaires directement sur les photos, vous irrez voir.
    Continuez bien, nous on part demain pour 1 semaine de farniente!
    A bientôt,
    Bises

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  3. Que Bueno no mas!
    On a l'impression que vous avez mis 4 jours a ecrire l'article tellement c'est bien fait...
    J'attends avec impatience le recit et les photos du Huayhuash, histoire de voir ce que j'ai rate.
    Profitez bien les copains, ce fut un plaisir de vous revoir. Et a bientot no mas.
    PILOU
    PS: viene con sus papitas y su ensalada

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  4. Merci pour les photos, mais je les ai pas trouvé dans le diaporama de "la ville toute moche".

    Qu'est-ce qui fait la qualité d'une ville ?
    La cohérence ? La qualité des façades ?
    Vaste débat...

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  5. Superbe !
    Merci pour ces belles photos et votre récit.
    Junin et ses alentours c'est un souvenir génial pour nous.
    La selva, c'était pas la même, mais elle y ressemble sans les pattes de crocos !
    On adore vous suivre,
    continuez à profiter les amigos,
    Claire et Laurent

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  6. bravo pour votre expédition .
    on reste baba devant le récit.
    vivement la retraite dit Lulu, pour que je puisse faire la même chose.

    Emma et Lucien

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  7. Zaza et Nicolas Bravo Bravo et merci de vos récits si intéréssants (qui nous fait voyager et rêver en même temps) et de belles diapos. On est très fier de vous et vous souhaite une bonne continuation de vos aventures non entamés encore et vous souhaite beaucoup beaucoup de plus à l'avenir. En attendant de vous entendre de vive voix, gros bisous de la part des Amidjees Nouraly, Samir, Mina et Myriam

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  8. Au fait on est sur le point de partir sur Paris après avoir passer une très agréable week-end avec Danièlle et Jean-Lou (qui nous ont gâté comme d'habitude). On a eu la chance d'avoir vu Bruno, Maxou et tous les petits enfants. Il manquait que vous deux, Emma et Sam. Gros bisous encore à vous deux et Bravo. Myriam, Nouraly, Mina et Samir meme s'il est absent..

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